Lexploitation du gaz de schistes : quels sont les dangers?

Hajar Elfatihi
2014 / 2 / 8

Aujourd’hui, l’avenir de notre terre est mis à l’épreuve --;-- dernièrement le débat sur la prospection de nouvelles ressources énergétiques a refait surface, avec la surexploitation que connait les énergies fossiles telles que le pétrole et le charbon, les oligarchies pétrolières se donnent âmes et corps pour pouvoir trouver d’autres sources d’énergies, en toute indifférence vis-à-vis la dégradation des conditions de vie de la majorité des êtres humains et un aveuglement total devant la gravité de l’empoisonnement de la biosphère. Parmi, ces nouvelles ressources d’énergies, et qui est considéré comme une énergie non renouvelable nous citons le gaz de schiste qui sera le sujet de cette article.
Qu’est ce que le gaz de schiste ? Contrairement a son interpellation ce gaz n’est pas contenu dans des schistes (dont la définition du mot change et varie selon le domaine auquel il est associé) au sens tectono-métamorphique mais dans des argiles et marnes litées. L’interpellation la plus juste serait alors "gaz de marnes".
Avant de définir qu’est ce que le gaz de schiste, nous essaierons tout d’abord de mettre la lumière sur la définition du gaz naturel, constitué principalement de Méthane, il est perçu comme l’un des plus simples des hydrocarbures dont la formation se fait suite a une décomposition de la matière organique piégée dans des sédiments qui après dépôt et diagenèse forment des roches que l’on appelle « roches mères » , ce gaz piégé, peut migrer sous l’influence de conditions bien précises de pression et de température en quittant ainsi la roche mère, si celle ci présente une perméabilité intrinsèque ou fracturations, en migrant vers le haut, le gaz atteint le sol pour donner ce qu’on appelle, des sources de gaz.
Dans le cas du gaz de schiste, le gaz est toujours piégé dans sa roche mère, à cause de son imperméabilité, la roche est donc restée très riche en gaz, cette imperméabilité empêche son extraction à l’aide de méthodes classiques, ce qui a poussé les compagnies pétrolières a faire appel a d’autres techniques bien spécifiques notamment le forage horizontal et la fracturation hydraulique.
Le forage horizontal est considéré comme étant le seul moyen permettant d’extraire entièrement le gaz emprisonné dans les couches étendues de la roche mère, vu que ce dernier n’est pas localisé dans un seul endroit, mais pour permettre au gaz d’être drainé il faut rendre la roche plus perméable, et cette fonction là ne peut être possible que par la fracturation hydraulique qui consiste a injecter dans le puits un mélange d’eau et d’additifs qui permettront de créer des micro fractures a travers lesquels le gaz passera.
Malgré les quelques avantages que présente l’exploitation de gaz de schiste comme étant un progrès permettant d’utiliser des ressources d’énergies potentielles et jusqu à présent inexploitables, son extraction présente plusieurs inconvénients sociaux et environnementaux qui occupe le cœur du débat, parmi lesquels, la production de CO2 suite a sa transformation dans les centrales a gaz, contribuant ainsi au réchauffement climatique, et sachant que chaque forage d hydrocarbure laisse inévitablement fuir un peu de méthane et que la technique d exploitation des gaz de schistes nécessite beaucoup plus de forages que les hydrocarbures classiques, Il y aura donc beaucoup plus de fuites de méthane en exploitant des gaz de schistes que des hydrocarbures conventionnels.´-or-le méthane est un gaz à effet de serre 20 fois plus dommageable que le CO2.
La technique de fracturation hydraulique, nécessite a elle seule, d’énormes quantités d’eau, qui après leur utilisation sont rarement traités, causant ainsi un énorme gaspillage des ressources en eaux de la région ou le gaz est extrait, cette méthode a aussi recours a plus de 200 composés chimiques. Ces produits chimiques sont généralement très toxiques et peuvent nuire à l’être humain et aux autres organismes vivants même à de faibles concentrations. En plus des produits toxiques, allergènes, mutagènes et cancérigènes contenus dans les fluides pour la fracturation, les processus de fracturation hydraulique libèrent des substances radioactives de sources naturelles telles que le benzène et l’hexane. Ces substances remontent à la surface avec les fluides utilisées, pouvant contaminées les eaux de surface et les sols, menaçant ainsi toute forme de vie a la surface de la terre.
L’extraction du gaz de schiste contribue énormément à la pollution de l’air, aux changements climatiques brusques et à l’émission de substances radioactives qui peuvent nuire fortement à la santé de l’être humain et à la biodiversité végétale et animale. La question qui se pose est alors : avons-nous vraiment besoin d’exploiter ces ressources énergétiques non renouvelables qui causent d’énormes dégâts environnementaux et sociaux ou devons nous penser à rationaliser notre consommation d’énergies hydrocarbures et la rendre proportionnelle a nos besoins, dans un monde régis par un système économique qui exploite tout sur son passage, cette alternative est bien loin d’être réalisable et est incompatible avec la logique destructive et expansive du système capitaliste. La poursuite irrationnelle de la croissance économique et du profit sous les auspices du capital nous conduira dans pas longtemps a une catastrophe sans précédant dans l’Histoire de l’humanité toute entière --;-- un réchauffement climatique globale et un déséquilibre des écosystèmes et leur diversité biologique ou voire même une nouvelle extinction en masse mettant fin a toute forme de vie sur terre.
Il est donc approprié d’abandonner toutes ces théories qui vont à --dir--e que la lutte écologique est nullement prioritaire, car faut il le reconnaître, l’expansion capitaliste et la poursuite d’exploitation de tous les combustibles fossiles de la terre risque de peser gros sur l’avenir de l’humanité toute entière, il est venu le temps, en tant que socialistes, de nous mettre a l’évidence qu’un socialisme non écologique et qui ne considère pas la lutte écologique comme l’une de ses priorités est une impasse, et est donc incapable de confronter les enjeux actuels. La critique marxiste du capital et la critique écologique du productivisme sont dialectiquement liés et l’une ne peut se faire sans prendre en considération l’autre, la sauvegarde des équilibres biologiques de la planète et la préservation d’un environnement favorable aux espèces vivantes ne peut se faire sans une lutte acharnée contre le capitalisme dans le but de la destruction totale de toutes ses manifestations et l’édification d’une société alternative qui assure l’épanouissement de l’être humain et la préservation de la terre pour les générations a venir.




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