la seule façon de trouver des solutions ,des remèdes pour vos problèmes, alors, marocains,cest la révolution-;-le conflit,la lutte de classe, la résistance

Muhammad Muhammad Fakak

2015 / 10 / 25

Khouribga – la république marocaine nationale, démocratique, progressiste, populaire, socialiste, avant – garde

révolutionnaire, indépendante, unifiée :
Le 24.10.2015
« Les longues expériences politiques ont enseigné les marocains que le régime royal, totalitariste constituait une grave menace pour leur destin, leur avenir, ainsi qu’ une grande offense à leur dignité humaine »
La voie démocratique radicale, progressiste, prolétaire, socialiste, populaire, avant – garde, marxiste – léniniste révolutionnaire :
Ibn Asahara ibn Zahraa Mohammed Mohamed ibn Abdel mati ibn el Hassan ibn Salah ibn Tahar Fakkak.
Qu’appelle – t- on un régime politique ne peut pas créer un ordre social assurant à toutes les citoyennes, à tous les citoyens, à toutes les femmes, à tous les hommes » le droit à la vie, à la liberté, à la paix, à la joie et à la recherche du bonheur, à la garantie des libertés civiles, laïques, à les droits de défendre d’une meilleure façon, les intérêts collectifs, les biens publiques, la femme, l’état, la société, et la nation.
Qu’appelle – t – on une monarchie qui ne peut pas garantir créer une femme, un homme équilibrés, car le grand but, pour l’état moderne ,national, démocratique, « c’est de trouver, l’homme équilibré qui veut et peut s’épanouir pleinement en harmonie avec la société, l’état, le monde, par lui-même et par son interaction avec les autres, ce sera véritablement un individu social, un citoyen marocain, l’homme au sens grec du terme, et pas du terme royal féodal réactionnaire inhumain -;- in histoire ?
A quoi sert l’existence d’un état alaouite qui ne peut pas résoudre les crises, les questions, les problèmes nationaux , arabes, africains et internationaux, un état qui est incapable d’ assurer la protection contre la faim, le chômage, les crimes mortelles, l’infamie, la haine, l’intolérance , les graves maladies, l’ignorance -;-le spleen -;- la mélancolie -;- la peur, contre toutes les formes des excès de l’autorité royale, contre le terrorisme religieux dogmatique islamiste raciste, fasciste, obscurantiste , tyrannique, despotique , aveugle, contre la dictature bourgeoise, le féodalisme, autocratique, théologique » sans distinction de race, de couleur ou de croyance, des centres, des institutions d’études philosophiques politiques représentatives de leurs temps, et qui devaient prendre les libertés républicaines démocratiques, pour point principal de départ ? Car le droit du peuple marocain à la liberté du choix, c’est un élément principal déterminant, à fin que le pouvoir dictateur royal ne peut pas entraver, corrompre, violer les droits légitimes, intimes comme les saints, divins droits à la liberté, à l’égalité, à la justice sociale, à la fraternité, à l’humanité, à la dignité, à l’indépendance politique, à la souveraineté populaire, à la révolution du choix est nécessaire à l’exercice du pouvoir.
Moi comme marocain, je n’ai jamais rêvé et je ne rêverai plus jamais, je n’ai jamais voulu et je voudrai plus jamais durant ma vie être sur le peuple marocain, être supérieur, suprême, chef, prince, -dir-ecteur , -dir-igeant, gouvernant, exploitant, imposé contre et malgré la volonté, le consentement de mes chères citoyennes , mes chers citoyens .
Je suis personnellement d’avis que le vrai responsable, le vrai gouverneur est appelé à la haute destinée, à le plus haut degré de dignité s’il veut servir les grandes, les nobles, les globes principes de la substance, de l’essence, de la nation marocaine.
La question aujourd’hui, ce n’est pas être roi ou non, mais est-ce que je suis compétent, courageux, de pouvoir comme un être humain tolérable, optimiste, nécessaire de s’orienter vers les libertés démocratiques, vers le progrès, vers la paix, la justice, les intérêts publiques de mon peuple, le respect des droits de l’homme , les droits de la femmes, de la dignité humaine, de mettre fin à l’élimination de toute restriction, violation arbitraire aux droits du peuple, de mettre en pratique les principes des droits de l’homme, de la liberté de la femme, des remèdes à tous les problèmes politiques- sociaux - culturelles et économiques du prolétariat, des cultivateurs, des damnés, des opprimés, des gouvernés, de toute l’humanité, car comme disait Jefferson : « la liberté , est indivisible, la philosophie de la liberté est applicable par tout » .
Car la meilleure valeur d’un régime marocain , c’est qui aide le peuple de dépasser, d’annuler toutes formes, toutes normes absolutistes, tyranniques d’une monarchie qui ne reconnait, respectait les droits civils, des libertés démocratiques humaines, c’est une monarchie injuste, inégale imposée, appuyée par les colonialistes, les impérialistes- sionistes, ses institutions politiques- économiques- sociales, religieuses, idéologiques, théologiques ,autocratiques, bureaucratiques, aristocratiques sont vieillies, judaïques, son but c’est de mépriser les droits du peuple.
Le régime royal imposé au Maroc, c’est comme tous les régimes totalitaristes, comme les nazis, les racistes, les fascistes « estimeraient que l’arbre était important, et non les branches, mais la liberté individuelle veut que l’arbre soit l’-union- de toutes les branches. Chacun a son importance. Tout homme se propose comme un but d’atteindre le bonheur, voilà la vraie philosophie de la liberté qui » amène le plein épanouissement de les dons et les aptitudes de la femme et de l’homme.
La révolution selon les philosophes des puissances, tel que thomas Hobbes, ont affirmé que la lutte, la résistance, le combat et le conflit sont de règle dans les rapports humains.
Comment faire tomber, annuler un régime monarchique, un pouvoir royal autocrate, monolithique, réactionnaire, autoritariste, qui est poussé par le colonialisme - l’impérialisme -le sionisme à l’extrême qui aboutit aux violations les plus abominables des droits de la femme, de l’homme, du peuple, des masses populaires, prolétaires ?
Qui peut nier que ce régime royal anti- national, anti – démocratique -;- anti- populaire est un régime inhumain, violent, terreur, dictateur
où le servage, l’esclavage continua d’exister jusqu’aux nos jours. Le roi toujours déclare : « je ne connais pas de pouvoir du peuple sauf mon pouvoir royal. Car le pouvoir royal impartageable, il est indivisible. Aujourd’hui quand les nazis islamistes terroristes, tyranniques apparurent sur la scène politique, en tant que puissance terroriste, les partis embourgeoisés opportunistes, arrivistes, chauvinistes, révisionnistes royalistes- sociaux - démocrates – démocrates, tous ils essayaient faire la paix avec le nouveau chien de garde, le petit Hitler ibn Kiran. Et le résultat de ce contact est bien connu : la révolution -print-anière démocratique arabe du 20 février2011 fut interdite par les nouveaux, clans, mafia, nazis fascistes – racistes islamistes – terroristes, obscurantistes, impérialistes- sionistes. Cette déviation ne signifie automatiquement que ces partis sont eux –mêmes rangés dans le camp des petits esclaves royaux.
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Sujet : Poèmes de Mahmoud Darwich...( traduits)
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1. 25/08/2008 11h20#1
samsam

L AlbatrosArray

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Poèmes de Mahmoud Darwich...( traduits)
« Etat de siège »
Un poème de Mahmoud Darwich. Ramallah, janvier 2002
Ici, aux pentes des collines, face au crépuscule et au canon du temps
Près des jardins aux ombres brisées,
Nous faisons ce que font les prisonniers,
Ce que font les chômeurs :
Nous cultivons l’espoir.
* * *
Un pays qui s’apprête à l’aube. Nous devenons moins intelligents
Car nous épions l’heure de la victoire :
Pas de nuit dans notre nuit illuminée par le pilonnage.
Nos ennemis veillent et nos ennemis allument pour nous la lumière
Dans l’obscurité des caves.
* * *
Ici, nul « moi ».
Ici, Adam se souvient de la poussière de son argile.
* * *
Au bord de la mort, il dit :
Il ne me reste plus de trace à perdre :
Libre je suis tout près de ma liberté. Mon futur est dans ma main.
Bientôt je pénètrerai ma vie,
Je naîtrai libre, sans parents,
Et je choisirai pour mon nom des lettres d’azur...
* * *
Ici, aux montées de la fumée, sur les marches de la maison,
Pas de temps pour le temps.
Nous faisons comme ceux qui s’élèvent vers Dieu :
Nous oublions la douleur.
* * *
Rien ici n’a d’écho homérique.
Les mythes frappent à nos portes, au besoin.
Rien n’a d’écho homérique. Ici, un général
Fouille à la recherche d’un Etat endormi
Sous les ruines d’une Troie à venir.
* * *
Vous qui vous dressez sur les seuils, entrez,
Buvez avec nous le café arabe
Vous ressentiriez que vous êtes hommes comme nous
Vous qui vous dressez sur les seuils des maisons
Sortez de nos matins,
Nous serons rassurés d’être
Des hommes comme vous !
* * *
Quand disparaissent les avions, s’envolent les colombes
Blanches blanches, elles lavent la joue du ciel
Avec des ailes libres, elles reprennent l’éclat et la possession
De l’éther et du jeu. Plus haut, plus haut s’envolent
Les colombes, blanches blanches. Ah si le ciel
Etait réel [m’a dit un homme passant entre deux bombes]
* * *
Les cyprès, derrière les soldats, des minarets protégeant
Le ciel de l’affaissement. Derrière la haie de fer
Des soldats pissent - sous la garde d’un char -
Et le jour automnal achève sa promenade d’or dans
Une rue vaste telle une église après la messe dominicale...
* * *
[A un tueur] Si tu avais contemplé le visage de la victime
Et réfléchi, tu te serais souvenu de ta mère dans la chambre
A gaz, tu te serais libéré de la raison du fusil
Et tu aurais changé d’avis : ce n’est pas ainsi qu’on retrouve une identité.
* * *
Le brouillard est ténèbres, ténèbres denses blanches
Epluchées par l’orange et la femme pleine de promesses.
* * *
Le siège est attente
Attente sur une échelle inclinée au milieu de la tempête.
* * *
Seuls, nous sommes seuls jusqu’à la lie
S’il n’y avait les visites des arcs en ciel.
* * *
Nous avons des frères derrière cette étendue.
Des frères bons. Ils nous aiment. Ils nous regardent et pleurent.
Puis ils se disent en secret :
« Ah ! si ce siège était déclaré... » Ils ne terminent pas leur phrase :
« Ne nous laissez pas seuls, ne nous laissez pas. »
* * *
Nos pertes : entre deux et huit martyrs chaque jour.
Et dix blessés.
Et vingt maisons.
Et cinquante oliviers...
S’y ajoute la faille structurelle qui
Atteindra le poème, la pièce de théâtre et la toile inachevée.
* * *
Une femme a dit au nuage : comme mon bien-aimé
Car mes vêtements sont trempés de son sang.
* * *
Si tu n’es pluie, mon amour
Sois arbre
Rassasié de fertilité, sois arbre
Si tu n’es arbre mon amour
Sois pierre
Saturée d’humidité, sois pierre
Si tu n’es pierre mon amour
Sois lune
Dans le songe de l’aimée, sois lune
[Ainsi parla une femme
à son fils lors de son enterrement]
* * *
Ô-;- veilleurs ! N’êtes-vous pas lassés
De guetter la lumière dans notre sel
Et de l’incandescence de la rose dans notre blessure
N’êtes-vous pas lassés Ô-;- veilleurs ?
* * *
Un peu de cet infini absolu bleu
Suffirait
A alléger le fardeau de ce temps-ci
Et à nettoyer la fange de ce lieu
* * *
A l’âme de descendre de sa monture
Et de marcher sur ses pieds de soie
A mes côtés, mais dans la main, tels deux amis
De longue date, qui se partagent le pain ancien
Et le verre de vin antique
Que nous traversions ensemble cette route
Ensuite nos jours emprunteront des -dir-ections différentes :
Moi, au-delà de la nature, quant à elle,
Elle choisira de s’accroupir sur un rocher élevé.
* * *
Nous nous sommes assis loin de nos destinées comme des oiseaux
Qui meublent leurs nids dans les creux des statues,
Ou dans les cheminées, ou dans les tentes qui
Furent dressées sur le chemin du prince vers la chasse.
* * *
Sur mes décombres pousse verte l’ombre,
Et le loup somnole sur la peau de ma chèvre
Il rêve comme moi, comme l’ange
Que la vie est ici... non là-bas.
* * *
Dans l’état de siège, le temps devient espace
Pétrifié dans son éternité
Dans l’état de siège, l’espace devient temps
Qui a manqué son hier et son lendemain.
* * *
Ce martyr m’encercle chaque fois que je vis un nouveau jour
Et m’interroge : Où étais-tu ? Ramène aux dictionnaires
Toutes les paroles que tu m’as offertes
Et soulage les dormeurs du bourdonnement de l’écho.
* * *
Le martyr m’éclaire : je n’ai pas cherché au-delà de l’étendue
Les vierges de l’immortalité car j’aime la vie
Sur terre, parmi les pins et les figuiers,
Mais je ne peux y accéder, aussi y ai-je visé
Avec l’ultime chose qui m’appartienne : le sang dans le corps de l’azur.
* * *
Le martyr m’avertit : Ne crois pas leurs youyous
Crois-moi père quand il observe ma photo en pleurant
Comment as-tu échangé nos rôles, mon fils et m’as-tu précédé.
Moi d’abord, moi le premier !
* * *
Le martyr m’encercle : je n’ai changé que ma place et mes meubles frustes.
J’ai posé une gazelle sur mon lit,
Et un croissant lunaire sur mon doigt,
Pour apaiser ma peine.
* * *
Le siège durera afin de nous convaincre de choisir un asservissement qui ne nuit
pas, en toute liberté !!
* * *
Résister signifie : s’assurer de la santé
Du coeur et des testicules, et de ton mal tenace :
Le mal de l’espoir.
* * *
Et dans ce qui reste de l’aube, je marche vers mon extérieur
Et dans ce qui reste de la nuit, j’entends le bruit des pas en mon intention.
* * *
Salut à qui partage avec moi l’attention à
L’ivresse de la lumière, la lumière du papillon, dans
La noirceur de ce tunnel.
* * *
Salut à qui partage avec moi mon verre
Dans l’épaisseur d’une nuit débordant les deux places :
Salut à mon spectre.
* * *
Pour moi mes amis apprêtent toujours une fête
D’adieu, une sépulture apaisante à l’ombre de chênes
Une épitaphe en marbre du temps
Et toujours je les devance lors des funérailles :
Qui est mort...qui ?
* * *
L’écriture, un chiot qui mord le néant
L’écriture blesse sans trace de sang.
* * *
Nos tasses de café. Les oiseaux les arbres verts
A l’ombre bleue, le soleil gambade d’un mur
A l’autre telle une gazelle
L’eau dans les nuages à la forme illimitée dans ce qu’il nous reste
* * *
Du ciel. Et d’autres choses aux souvenirs suspendus
Révèlent que ce matin est puissant splendide,
Et que nous sommes les invités de l’éternité.
(Traduit de l’arabe par Saloua Ben Abda et Hassan Chami


Dès que les martyrs s endorment...je me réveille...
Mahmoud Darwich
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2. 25/08/2008 14h26#2
samsam

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Re : Poèmes de Mahmoud Darwich...( traduits)
A ma mère

je me languis du pain de ma mère
du café de ma mère
des caresses de ma mère
jour après jour
l’enfance grandit en moi
j’aime mon âge
car si je meurs
j’aurai honte des larmes de ma mère

si un jour je reviens
fais de moi un pendentif à tes cils
recouvre mes os avec de l’herbe
qui se sera purifiée à l’eau bénite de tes chevilles
attache -moi avec une natte de tes cheveux
avec un fil de la traîne de ta robe
peut-être deviendrai-je un dieu
oui un dieu
si je parviens à toucher le fond de ton cœur

si je reviens
mets-moi ainsi qu’une brassée de bois dans ton four
fais de moi une corde à linge sur la terrasse de ta maison
car je ne peux plus me lever
quand tu ne fais pas ta prière du jour

j’ai vieilli
rends-moi la constellation de l’enfance
que je puisse emprunter avec les petits oiseaux
la voie du retour
au nid de ton attente
Dès que les martyrs s endorment...je me réveille...
Mahmoud Darwich
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3. 25/08/2008 14h28#3
samsam

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Re : Poèmes de Mahmoud Darwich...( traduits)
Les oiseaux

L’on se verra bientôt…
dans un an,
deux ans, dans un siècle…
et dans l’appareil photographique
furent jetés
vingt jardins
et les oiseaux de la Galilée
et la voilà partie, au-delà de la mer
cherchant un sens nouveau à la vérité.
ma patrie est une corde à sécher
et les rubans du sang répandu à
chaque minute…
Et sable, et palmiers, je me suis
étendu sur le rivage
Les oiseaux ne savent point, ma Rita,
que la mort et moi t’avons donné
le secret de la joie fanée
à la barrière douanière…
Et nous voilà, la mort et moi,
renaissant
dans ton front premier,
et dans la fenêtre de ta maison…
deux visages… moi et la mort.
Pourquoi fuis-tu?
Pourquoi fuis-tu, à présent, ce qui
de l’épi, fait les cils de la terre
et du volcan, un autre visage du jasmin
Mais pourquoi fuis-tu?
Rien, la nuit, ne me fatiguait autant
que son silence
quand il s’étirait devant ma porte
comme la rue, comme le vieux quartier…
qu’il soit fait selon ta volonté,
Rita !
Le silence serait une cloche
des cadres d’étoiles
ou un climat ou la sève bout ans
les flancs de l’arbre.
Je bois le baiser au tranchant des
couteau
Viens ! Qu’on appartienne à la boucherie !…
comme des feuilles inutiles
sont tombées les vols d’oiseaux
dans les puits du temps
ET me voilà, ma Rita, repêchant leurs ailes bleues.
Je suis celui qui porte dans sa peau,
gravée par les chaînes,
une forme de la patrie.
Dès que les martyrs s endorment...je me réveille...
Mahmoud Darwich
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4. 25/08/2008 14h32#4
samsam

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Re : Poèmes de Mahmoud Darwich...( traduits)
Ils m’aiment mort

Ils m’aiment mort pour pouvoir -dir-e : il fut des nôtres, et il fut à nous.

J’ai entendu les mêmes pas. Vingt ans qu’ils résonnent sur le mur de la nuit. Qu’ils viennent, mais ne poussent pas la porte. Ils sont entrés, cette fois. Boirez-vous du vin ? J’ai dit. Et ils ont répondu : Nous boirons ! Quand ferez-vous feu sur moi ? J’ai demandé. Et ils ont répondu : Patiente. Et ils ont alignés les coupes, puis se sont mis à glorifier le peuple. J’ai demandé : Quand commencerez-vous mon assassinat ? Ils ont dit : Nous avons commencé…Pourquoi as-tu envoyé des chaussures à l’âme ? Pour qu’elle puisse aller sur la terre ferme, j’ai dit. Pourquoi as-tu composé un poème blanc alors que la terre est noire ? J’ai dit : Parce que trente mers se déversent dans mon cœur. Ils ont alors dit : Pourquoi aimes-tu le vin de France ? J’ai dit : Parce que je suis digne de la plus belle des femmes. Comment souhaites-tu ta mort ? Bleue comme des étoiles qui coulent dans des plafonds. Boirez-vous encore un peu de vin ? Ils ont dit : Nous boirons. J’ai dit : Je vous demanderai d’être lents, de me tuer petit à petit pour que je compose un dernier poème à l’élue de mon cœur. Mais ils ont ri et, dans la maison, n’ont dérobé que les mots que je -dir-ai à l’élue de mon cœur…
Mahmoud Darwich. 1986
Dès que les martyrs s endorment...je me réveille...
Mahmoud Darwich
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5. 25/08/2008 14h33#5
samsam

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Re : Poèmes de Mahmoud Darwich...( traduits)
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Je suis Arabe
Le numéro de ma carte : cinquante mille
Nombre d’enfants : huit
Et le neuvième… arrivera après l’été !
Et te voilà furieux !

Inscris !
Je suis Arabe
Je travaille à la carrière avec mes compagnons de peine
Et j’ai huit bambins
Leur galette de pain
Les vêtements, leur cahier d’écolier
Je les tire des rochers…
Oh ! je n’irai pas quémander l’aumône à ta porte
Je ne me fais pas tout petit au porche de ton palais
Et te voilà furieux !

Inscris !
Je suis Arabe
Sans nom de famille - je suis mon prénom
« Patient infiniment » dans un pays où tous
Vivent sur les braises de la Colère
Mes racines…
Avant la naissance du temps elles prirent pied
Avant l’effusion de la durée
Avant le cyprès et l’olivier
…avant l’éclosion de l’herbe
Mon père… est d’une famille de laboureurs
N’a rien avec messieurs les notables
Mon grand-père était paysan - être
Sans valeur - ni ascendance.
Ma maison, une hutte de gardien
En troncs et en roseaux
Voilà qui je suis - cela te plaît-il ?
Sans nom de famille, je ne suis que mon prénom.

Inscris !
Je suis Arabe
Mes cheveux… couleur du charbon
Mes yeux… couleur de café
Signes particuliers :
Sur la tête un kefiyyé avec son cordon bien serré
Et ma paume est dure comme une pierre
…elle écorche celui qui la serre
La nourriture que je préfère c’est
L’huile d’olive et le thym

Mon adresse :
Je suis d’un village isolé…
Où les rues n’ont plus de noms
Et tous les hommes… à la carrière comme au champ
Aiment bien le communisme
Inscris !
Je suis Arabe
Et te voilà furieux !

Inscris
Que je suis Arabe
Que tu as rafflé les vignes de mes pères
Et la terre que je cultivais
Moi et mes enfants ensemble
Tu nous as tout pris hormis
Pour la survie de mes petits-fils
Les rochers que voici
Mais votre gouvernement va les saisir aussi
…à ce que l’on dit !

DONC

Inscris !
En tête du premier feuillet
Que je n’ai pas de haine pour les hommes
Que je n’assaille personne mais que
Si j’ai faim
Je mange la chair de mon Usurpateur
Gare ! Gare ! Gare
À-;- ma fureur !

Mahmoud Darwich - Rameaux d’olivier - 1964
Dès que les martyrs s endorment...je me réveille...
Mahmoud Darwich
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6. 25/08/2008 14h36#6
samsam

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Re : Poèmes de Mahmoud Darwich...( traduits)
« La Palestine comme Métaphore »
« Dépose ici et maintenant la tombe que tu portes
et donne à ta vie une autre chance
de restaurer le récit… »

« Dans mon écriture, je m’avoue l’enfant de plusieurs cultures successives. Il y a place pour les voix juive, grecque, chrétienne, musulmane. La vision adverse concentre toute l’histoire de la Palestine dans sa période juive. Je n’ai pas le droit de leur reprocher la conception qu’ils ont d’eux-mêmes. Ils peuvent définir leur identité comme ils veulent. Le problème, c’est que cette conception de l’identité signifie la négation de celle de l’autre. » Mahmoud Darwich
Dès que les martyrs s endorment...je me réveille...
Mahmoud Darwich
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7. 25/08/2008 14h38#7
samsam

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Re : Poèmes de Mahmoud Darwich...( traduits)
Passagers parmi les paroles passagères
Vous qui passez parmi les paroles passagères
portez vos noms et partez
Retirez vos heures de notre temps, partez
Extorquez ce que vous voulez
du bleu du ciel et du sable de la mémoire
Prenez les photos que vous voulez, pour savoir
que vous ne saurez pas
comment les pierres de notre terre
bâtissent le toit du ciel M.Darwich
Dès que les martyrs s endorment...je me réveille...
Mahmoud Darwich
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8. 25/08/2008 14h42#8
samsam

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Re : Poèmes de Mahmoud Darwich...( traduits)
« Adieu à ce qui adviendra »
« Adieu à ce qui adviendra sous peu… adieu,
Adieu à ce qu’apporteront les lieux.
Ma nuit s’est confondue dans la nuit, mon sable dans le sable
et mon coeur n’est plus bien public.
Adieu à celle que j’aurai pour pays, à celle qui sera ma perdition.
Je saurai comment je rêverai bientôt et comment rêver dans un an.
Je saurai ce qui adviendra dans la danse de l’épée et du lis,
Comment le masque m’ôtera le masque.
Dois-je voler ma vie pour vivre d’autres minutes, quelques minutes entre
labyrinthes et minaret.
Assister à l’apocalypse dans la cérémonie des devins
Et savoir ce que déjà je savais? J’ai vu… j’ai vu l’adieu. »
Dès que les martyrs s endorment...je me réveille...
Mahmoud Darwich
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9. 25/08/2008 15h06#9
samsam

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Re : Poèmes de Mahmoud Darwich...( traduits)
Les paroles de la chanson" Rita et le fusil" traduite en français ...elle raconte l histoire d amour véridique de Mahmoud Darwich "le palestinien" et Rita "l israelienne"

Entre Rita et mes yeux: un fusil
et celui qui connaît Rita se prosterne
adresse une prière
à la divinité qui rayonne dans ses yeux de miel

moi, j ai embrassé Rita
quand elle était petite
je me rappelle comment elle se colla contre moi
et de sa plus belle tresse couvrit mon bras
je me rappelle Rita
ainsi qu un moineau se rappelle son étang
Ah Rita
entre nous, mille oiseaux mille images
d innombrables rendez-vous
criblés de balles.

Le nom de Rita prenait dans ma bouche un goût de fête
dans mon sang le corps de rita était célébration de noces
deux ans durant, elle a dormi sur mon bras
nous prêtâmes serment autour du plus beau calice
et nous brulâmes
dans le vin des lèvres
et ressuscitâmes

Ah Rita
qu est-ce qui a pu éloigner mes yeux des tiens
hormis le sommeil
et les nuages de miel
avant que ce fusil ne s interpose entre nous

il était une fois
Ô-;- silence du crépuscule
au matin, ma lune a émigré, loin
dans les yeux couleur de miel
la ville
a balayé tous les aèdes, et Rita
entre Rita et mes yeux, un fusil.
Dès que les martyrs s endorment...je me réveille...
Mahmoud Darwich
Répondre en citant
10. 26/08/2008 19h12#10
Mamouchka

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Re : Poèmes de Mahmoud Darwich...( traduits)
Envoyé par samsam
Les paroles de la chanson" Rita et le fusil" traduite en français ...elle raconte l histoire d amour véridique de Mahmoud Darwich "le palestinien" et Rita "l israelienne"

Entre Rita et mes yeux: un fusil
et celui qui connaît Rita se prosterne
adresse une prière
à la divinité qui rayonne dans ses yeux de miel

moi, j ai embrassé Rita
quand elle était petite
je me rappelle comment elle se colla contre moi
et de sa plus belle tresse couvrit mon bras
je me rappelle Rita
ainsi qu un moineau se rappelle son étang
Ah Rita
entre nous, mille oiseaux mille images
d innombrables rendez-vous
criblés de balles.

Le nom de Rita prenait dans ma bouche un goût de fête
dans mon sang le corps de rita était célébration de noces
deux ans durant, elle a dormi sur mon bras
nous prêtâmes serment autour du plus beau calice
et nous brulâmes
dans le vin des lèvres
et ressuscitâmes

Ah Rita
qu est-ce qui a pu éloigner mes yeux des tiens
hormis le sommeil
et les nuages de miel
avant que ce fusil ne s interpose entre nous

il était une fois
Ô-;- silence du crépuscule
au matin, ma lune a émigré, loin
dans les yeux couleur de miel
la ville
a balayé tous les aèdes, et Rita
entre Rita et mes yeux, un fusil.
En le lisant c est la voix de Marcel Khalifa qui résonne dans ma tête!

C est l occasion où jamais de répondre en l écoutant pour la énième fois!

Cette histoire montre que l amour abolit les frontières entre les races...les religions...les couleurs...les nationalité, car il est plus fort que tout...au delà de tout, et j adore cette image...cette puissance de l amour!

J aime cet amour sans frontières...universel!
L amour vaincra tout fanatisme
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11. 14/09/2008 07h47#11
corine

Shadow WolfArray
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Re : Poèmes de Mahmoud Darwich...( traduits)
Envoyé par samsam
Passagers parmi les paroles passagères
Vous qui passez parmi les paroles passagères
portez vos noms et partez
Retirez vos heures de notre temps, partez
Extorquez ce que vous voulez
du bleu du ciel et du sable de la mémoire
Prenez les photos que vous voulez, pour savoir
que vous ne saurez pas
comment les pierres de notre terre
bâtissent le toit du ciel M.Darwich
Hier sur le quotidien de mon ile, j ai trouvé une traduction du même poème de Mahmoud Darwich. Ce poème a été envoyé par un lecteur, afin qu il paraisse dans la rubrique du lecteur.

Passants parmi des paroles passagères

Vous qui passez parmi les paroles passagères
Il est temps que vous partiez et que vous vous fixiez où bon vous semble
mais ne vous fixez pas parmi nous
il est temps que vous partiez
que vous mouriez ou bon vous semble
mais ne mourez pas parmi nous
Nous avons à faire dans notre terre
ici, nous avons le passé
la voix inaugurale de la vie
et nous y avons le présent, le présent et l avenir
nous y avons l ici-bas et l au-delà
Alors, sortez de notre terre
de notre terre ferme, de notre mer
de notre blé, de notre sel, de notre blessure
de toute chose, sortez
des souvenirs de la mémoire
Ô-;- vous qui passez parmi les paroles passagères.
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12. 14/09/2008 12h50#12
samsam

L AlbatrosArray

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Re : Poèmes de Mahmoud Darwich...( traduits)
Bravo Chère Corine pour cette traduction que tu viens de nous transmettre depuis ton ile...j ajoute seulement que ce poème "Passagers parmi les paroles passagères" a déclenché des réactions vives dans le parlement israélien...Mahmoud Darwich a été accusé par des représentants de la droite israélienne de racisme...antisémitisme...et hostilité envers ses occupants ( le peuple juif)...et le poète a été amené à donner des clarifications supplémentaires pour éviter...des poursuites judiciaires internationales...!!!
Dès que les martyrs s endorment...je me réveille...
Mahmoud Darwich
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13. 14/09/2008 13h04#13
samsam

L AlbatrosArray

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Re : Poèmes de Mahmoud Darwich...( traduits)
Je continue à vous communiquer quelques poèmes traduits de Mahmoud Darwich...je souhaite que je réponds ainsi partiellement à la demande de notre Chère Mamouchka...cette demande a suscité en moi une grande réaction émotionnelle ce matin...toute ces traductions ont été mêlées à des larmes que je n arrive jamais à économiser pour d autres fins...Pour moi...le départ de Mahmoud Darwich est le plus grand désastre qu a connu le monde culturel contemporain...chaque matin...je découvre de plus en plus...les détails de ce drame intellectuel...et j en souffre énormément...

ÓÃÕíÑ íæãÇ ãÇ ÝßÑÉ áÇ ÓíÝ íÍãáåÇ... ÓÃÕíÑ íæãÇ ØÇÆÑÇ æÇÓá ãä ÚÏãí æÌæÏí ßáãÇ ÇÍÊÑÞ ÇáÌäÇÍÇä

CONTREPOINT
[Pour Edward Saïd]

New York. Novembre. 5e Avenue.
Le soleil est une soucoupe éclatée.
A l ombre, j ai dit à mon âme étrangère :
Cette ville est-elle Babylone ou Sodome ?

Là-bas, il y a trente ans, j ai rencontré Edward
au seuil d un abîme électrique haut comme le ciel.
Les temps étaient moins contraires.
L un et l autre nous avons dit :
Si ton passé est expérience,
que le lendemain soit sens et vision !
Partons,
allons à notre lendemain, assurés
de la sincérité de l imagination et du miracle de l herbe.

Ce soir-là, je ne sais plus si nous avons été au cinéma
mais j ai entendu des Indiens
anciens m interpeller :
Ne fais confiance ni au cheval ni à la modernité.

Non. Aucune victime n’interroge son bourreau :
Suis-je toi ? Si mon glaive
avait été plus grand que ma rose… te demanderais-tu
si j’agirais comme toi ?

Pareille question attise la curiosité du romancier
dans un bureau de verre ouvert
sur les lys d un jardin... Là où
l hypothèse est blanche comme la conscience
de l écrivain s il règle ses comptes
avec la nature humaine : Nul lendemain
dans la veille, avançons donc !

Le progrès pourrait être le pont du retour
à la barbarie...

New York. Edward se réveille sur la paresse
de l aube. Il joue un air de Mozart. Dispute
une partie de tennis sur le court de l université.
Médite sur la migration de l oiseau par-delà fron¬tières et barrières.
Parcourt le New York Times. Rédige sa chronique
nerveuse. Maudit un orientaliste qui guide un général
au point vulnérable du coeur d une Orientale.
Se douche. Choisit un costume avec l élégance d un coq.
Boit son café au lait et crie
à l aube : Ne traîne pas !

Sur le vent, il marche. Dans le vent,
il sait qui il est. Nul toit au vent.
Ni demeure. Et le vent est une boussole
Pour le nord de l’étranger.

Il dit : Je suis de là-bas. Je suis d ici
et je ne suis pas là-bas ni ici.
J ai deux noms qui se rencontrent et se séparent,
deux langues, mais j ai oublié laquelle était
celle de mes rêves.
J ai, pour écrire, une langue au vocabu¬laire docile,
anglaise
et j en ai une autre, venue des conversa¬tions du ciel
avec Jérusalem. Son timbre est argenté, mais
elle est rétive à mon imagination !

Et l identité ? je dis.
Il répond : Autodéfense...
L identité est fille de la naissance. Mais
elle est en fin de compte l oeuvre de celui qui la porte, non
le legs d un passé. Je suis le multiple... En moi,
mon dehors renouvelé... Mais
j appartiens à l interrogation de la victime.
N étais-je
de là-bas, j aurais entraîné mon coeur
à y élever la gazelle de la métonymie...
Porte donc ta terre où que tu sois…
et sois narcissique s’il le faut.
Dès que les martyrs s endorment...je me réveille...
Mahmoud Darwich
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14. 14/09/2008 13h06#14
samsam

L AlbatrosArray

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Re : Poèmes de Mahmoud Darwich...( traduits)
DÉ-;-POSE ICI ET MAINTENANT

Dépose ici et maintenant la tombe que tu portes
et donne à ta vie une autre chance
de restaurer le récit.
Toutes les amours ne sont pas trépas,
ni la terre, migration chronique.
Une occasion pourrait se présenter, tu oublieras
la brûlure du miel ancien.
Tu pourrais, sans le savoir, être amoureux
d’une jeune fille qui t’aime
ou ne t’aime pas, sans savoir pourquoi
elle t’aime ou ne t’aime pas.
Adossé à un escalier, tu pourrais
te sentir un autre dans les dualités.
Sors donc de ton moi vers un autre toi,
de tes visions vers tes pas,
et élève ton pont
car le non-lieu est le piège
et les moustiques sur la haie irritent ton dos,
qui pourraient te rappeler la vie !
Vis, que la vie t’entraîne
à la vie,
pense un peu moins aux femmes
et dépose
ici
et maintenant
la tombe que tu portes !
Dès que les martyrs s endorment...je me réveille...
Mahmoud Darwich
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15. 14/09/2008 13h07#15
samsam

L AlbatrosArray

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Re : Poèmes de Mahmoud Darwich...( traduits)
POUR NOTRE PATRIE

Pour notre patrie,
proche de la parole divine,
un toit de nuages.
Pour notre patrie,
distante des attributs du nom,
une carte de l’absence.
Pour notre patrie,
petite comme un grain de sésame,
un horizon céleste … et un abîme caché.
Pour notre patrie,
pauvre comme les ailes de la grouse,
des Livres saints … et une blessure à l’identité.
Pour notre patrie,
aux collines assiégées déchiquetées,
les embuscades du passé nouveau.
Pour notre patrie, butin de guerre,
le droit de mourir consumée d’amour.
Pierre précieuse dans sa nuit sanglante,
notre patrie resplendit au loin, au loin,
elle illumine alentour …
mais nous, en elle,
nous étouffons chaque jour davantage !
- - - - - -

À-;- JÉ-;-RUSALEM

À-;- Jérusalem, je veux -dir-e à l’intérieur
des vieux remparts,
je marche d’un temps vers un autre
sans un souvenir
qui m’oriente. Les prophètes là-bas se partagent
l’histoire du sacré … Ils montent aux cieux
et reviennent moins abattus et moins tristes,
car l’amour
et la paix sont saints et ils viendront à la ville.
Je descends une pente, marmonnant :
Comment les conteurs en s’accordent-ils pas
sur les paroles de la lumière dans une pierre ?
Les guerres partent-elles d’une pierre enfouie ?
Je marche dans mon sommeil.
Yeux grands ouverts dans mon songe,
je ne vois personne derrière moi. Personne devant.
Toute cette lumière m’appartient. Je marche.
Je m’allège, vole
et me transfigure.
Les mots poussent comme l’herbe
dans la bouche prophétique
d’Isaïe : "Croyez pour être sauvés."
Je marche comme si j’étais un autre que moi.
Ma plaie est une rose
blanche, évangélique. Mes mains
sont pareilles à deux colombes
sur la croix qui tournoient dans le ciel
et portent la terre.
Je ne marche pas. Je vole et me transfigure.
Pas de lieu, pas de temps. Qui suis-je donc ?
Je ne suis pas moi en ce lieu de l’Ascension.
Mais je me dis :
Seul le prophète Muhammad
parlait l’arabe littéraire. "Et après ?"
Après ? Une soldate me crie soudain :
Encore toi ? Ne t’ai-je pas tué ?
Je dis : Tu m’as tué … mais, comme toi,
j ai oublié de mourir.
La voie démocratique radicale progressiste, avant – garde, populaire socialiste marxiste – léniniste révolutionnaire :
Ibn Asahara ibn Asahara Mohammed Mohamed ibn Abdel mati ibn el Hassan ibn Salah ibn Tahar Fakkak.



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