le soufisme politique

Rachid Elaalem
2016 / 11 / 2

Le soufisme politique

Le soufisme au fond, est une science par laquelle on connaît les modalités du voyage vers Dieu et un travail permanent d’intériorisation et de purification de soi, qui mène à un état de pureté, d’équilibre et d’harmonie entre la raison et l’esprit, en se libérant de toutes les énergies négatives et de toutes les entraves corporelles et matérielles.

Dans l’histoire du soufisme, notamment à l’époque des Omeyyades et des Abassides, le soufisme a joué un rôle très important dans l’éducation éthique et l’élévation spirituelle au moment ou les musulmans ont souffert de la dévision interne à travers l’apparition de nombreuses écoles théologiques et de sectes religieuses et ont perdu la vraie compréhension de l’Islam et le vrai message de l’exellence de la foi et de comportement qui représente selon les savants soufis, la pierre ongulaire de la tradition soufie. Et le sens de El-Ihssan (l’exellence) selon le Hadith authentique du prophet Mohamed (SWS) :

« c’est que tu adores Dieu comme si tu le voyais car si tu ne le vois pas, lui certe te vois » raporté par (El Boukhari),

Selon les soufis El-Ihsan ou l’exellence ne pourra pas être atteinte qu’à travers l’extinction de soi et l’annihilation de l’ego, soit l’ego inférieure ou l’ego supérieure, pour parvenir à la conscience de la présence divine dans le monde.
L Imâm Al-Junayd al-bagdâdî a dit :
« Le soufisme est entièrement bon comportement, celui qui te dépasse en bon comportement, te dépasse en soufisme »

L Imâm Mâlik Ibn Anas (95-179 H.) a dit à propos du soufisme:

« Celui qui étudie la jurisprudence (tafaqaha) et n étudie pas le soufisme (tasawwuf) est un pervers (fâsiq)--;-- et celui qui étudie le soufisme et n étudie pas la jurisprudence est un hérétique (zindîq)--;-- celui qui allie les deux, atteint la vérité ou est le parfait réalisé (tahaqqaqa) »

Durant les deux premières siécles de l’apparition du soufisme en tant qu’institution spirituelle, éducative et éthique, les soufis ont pris la décision de s’occuper d’eux même, en s’abstinant de la vie civile et politique, pour se consacrer à intensifier l’éxperience de l’amour et fortifier le sens de la présence de Dieu dans leur pratique, à travers le rappel d’Allah (Dihkr), de l’autre coté les maîtres soufis (Chuyokh) ont consacré leurs temps à guider les disciples vers la voie de la réalité (El-Hakika) et les orienter vers la connaissance de dieu à partir de la connaissance de soi.
Mais Après la première phase de l’époque des Abassides, le soufisme pour certains est devenu, une tradition culturelle mélangée avec d’autres coutumes et traditions culturelles, (Persanes, Asiatiques, Indiens et grecques…ect) qui n’ont jamais fait partie de la culture Arabo-musulmane, et pour d’autres il est devenu, un courant idéologique, théologique et politique, qui contient au-delà de sa méthodologie éducative et spirituelle une vision métaphysique du monde, et une philosophie de la vie, de l’étre humain et de l’existence, voire aussi une différente intérprétation du Quran et de la Sunna basée sur : (Tafsir El-Batinni) l’interprétation cachée ou la connaissance cachée, Car les soufis croivent qu’elle y’a une connaissance et une science fondée sur la sagesse et la lumiére de Dieu qui n’a rien avoir avec l’intellect ou la logique ou la philosophie rationnelle…ect

A partir de cette conception, les Chuyoukhs ont bien pris un chemin vers le champ politique, en influençant les esprits par cette sagesse et en s’appuyant sur ce concept qui va être après une plate-forme dure et efficace pour un pouvoir politique très influent qui va permettre aux Califs de l’instrimentaliser idéologiquement pour protéger leur régime politique.

Il est évident que dans le contexte actuel que les Choyoukh sont devenu un pouvoir religieux irremplaçable et très utile pour les --dir--igeants soit dans le monde Arabe ou dans le monde Musulman. Nous avons bien appris de l’histoire du soufisme, comment les maitres soufis ont pu construire des états politiques au cœur de leurs états par exemple l’état (Almohades) fondée par Mohammed-Ibn-Toumert en 1120, la même stratégie d’Ibn-Toumert se répéte avec le grand mouvement d’El-Khidma fondé par le chikh Fath-lah-ghoulon en Turquie et avec le mouvement de la justice et de l’exellence du Chikh Abselam Yassin y compris le mouvement de Hassan Torabi en Soudan…ect

Tous ces modéles que j’ai cité la-dessus, ont partagé la même idéologie et les mêmes idées qui les ont poussé à reverser les régimes du salafisme traditionnel, pour construire un régime politique laïque avec une référence religieuse soufie, et cette approche idéologique a suscité un conflit très profond et très complexe entre le soufisme et le salafisme, un conflit qui continue jusqu’à présent

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