Revue numérique

Faïz Alhaddad
2015 / 2 / 12

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Revue numérique
3ème épisode dans lequel le poète Faïz Alhaddad répond aux questions d’Ahmad Abdelhadi homme de lettres arabe, président (secrétaire général) du parti « Jeunesse d’Egypte » candidat, du même parti, aux présidentielles et rédacteur en chef du journal Jeunesse d’Egypte .
Inâm Alhachimi – Etats Unis : D’abord je souhaite la bienvenue à l’homme de lettres et politicien égyptien le Professeur Ahmad Abdelhadi qui va participer avec nous à cet épisode du « Débat de l’élite » . Nous l’en remercions.
(…)
C’est lui qui va interviewer le grand poète Irakien Faïz Alhaddad.
Faïz Alhaddad : - Bienvenue au Professeur et grand homme de lettres Egyptien Ahmad Abdelhadi qui n’a pas besoin d’être présenté. Mes salutations à l’authentique peuple égyptien et à toute l’Egypte. Je vous remercie infiniment pour votre participation au « Débat de l’élite ».
Le Débat
Question 18
Ahmad Abdelhadi : - Il y’ a une tentative de rébellion sur les lignes droites dans les écrits et les poèmes de Faïz Alhaddad dont une brisure du sacré et des croyances. Nous aurions seulement aimé que vous nous informiez des effets conséquents à cet état ?
Qu’en est-il de votre relation avec nos sociétés arabo-musulmanes pour cette même raison ?
Cette situation a-t-elle eu des retombées particulières sur (le cadre de) votre relation au lecteur arabe ?
Réponse 18
Faïz Alhaddad : - Bienvenue à l’écrivain et homme de lettres arabe, le militant Ahmad Abdelhadi et très content de vous et de votre participation au « Débat de l’élite ».
Avant d’entamer le débat, je souhaiterais que le souci (l’intérêt) ne soit pas de s’arrêter sur ce qui fait la différence de nos appartenances et qui pourrait être mal interprété car certaines de vos questions suggèrent cela d’une manière ou d’une autre.
Votre première question est un prélude. Si vous entendez par « tentative de rébellion » sur les lignes droites et la tradition (la routine) dans la poésie le fait de ne plus respecter les règles de la métrique ni la structure du poème classique ni la langue archaïque -;- c’est affirmatif. C’est pour cette raison que la poésie libre m’a accueilli et m’a insufflé la vie.
Toutefois, les choses sacrées et les croyances sont des choses que je considère comme majestueuses qu’elles soient célestes ou terrestres. Ma foi est monothéiste, je crois en Allah, ses prophètes et ses livres sacrés. Cependant, je suis un croyant qui voit l’existence de la justice, ce que Dieu a envoyé et je ne me -dir-ige que vers lui. Je resterai l’enfant de ma société arabe dont je suis partie intégrante et jamais je ne cèderai à mon identité sacrée comme d’autres et mes prédécesseurs ont fait. Voilà pourquoi ma relation au lecteur arabe est fusionnelle (celle de l’âme au corps) et il n’en découlera aucune conséquence négative qui rompra ce lien, bien au contraire ma relation avec lui (le lecteur) se consolide d’une manière spontanée et ascendante.
Question 19
Ahmad Abdelhadi : - Ta rébellion sur le sacré et sur les croyances du lecteur, est-ce là une manière d’attirer l’attention ou est-ce une manière de faire parvenir le message du fait que tout peut être remis à la réflexion et qu’il n’ y a rien d’autre de sacré ?
Réponse 19
Faïz Alhaddad : - J’ai dit que je ne me rebellais pas sur les croyances ni même sur le sacré, bien au contraire, j’y adhère totalement et en aucun cas je n’aurai agi ainsi dans le but d’attirer l’attention de qui que ce soit. Or, le poète a une mission et la poésie est une mission dont le but est que la foi clairvoyante soit notre argument (alibi) dans l’analyse, la compréhension des choses sans pour autant douter de l’unicité de Dieu « Allah » -;- ce qu’il a apporté de valeurs sacrées, sans obéissance machinale aux philosophies politico-religieuses, sans aliénation séparatiste vile (haïssable) à aucun courant ni tribal ni ethnique. L’homme est né libre n’étant asservi qu’à son créateur. C’est cela qui est cité dans tous les textes monothéistes sacrés ainsi que dans les livres instaurés des autres religions, peuples et ethnies tels que les bouddhistes, les hindouistes et autres. Aussi, si j’exprime ma différence envers les fausses apparences, je serais rebelle à la foi ? Et puis, qui a dit qu’ « il n’y avait pas de chose sacrée » Dieu m’en préserve ? Celui qui n’a pas de patrimoine (trésor) sacré n’a rien, pas même dans son appartenance familiale ou sociale.
La foi saine, mon ami, c’est la culture et le comportement, non pas une prétention, une déclaration. La foi est éducation, volonté (base) et travail. Elle est à la base de la formation de l’artiste, de sa pensée, de sa vision (son cœur) avant même sa vue pour voir la beauté et lui donner forme par l’écriture et qu’il mène une idée à l’avantage de cette beauté. Allah est beau et il aime la beau. C’est lui qui a crée tout ce qui est beau dans son ciel et sur sa terre, c’est pour cela que l’homme est le plus « digne » et le plus « beau » de toute la création. Il a mis à sa disposition tous les moyens du savoir et le fait de les demander est une voie vers le paradis promis.
N’a-t-on pas dit que « dans la poésie il y’a une sagesse ». A mon sens, la poésie serait un témoin terrestre (sacré) de la bonté et de la beauté des actions dont Dieu nous a dotés à savoir : la femme et l’amour ?
Question 20
A.A. : - Le penseur Egyptien Nasser Hamad Abou Zayd a été assassiné pour avoir provoqué une série de crises à la conscience égyptienne et aussi à cause de sa rébellion sur tout ce qui est sacré.
A quand le tour de Faïz Alhaddad avec sa poésie rebelle ?
Réponse 20
F.A. : - J’ai compris votre question, loin de toute problématique de mécréance et de tout ce qui s’y rapporte. Je ne suis pas concerné par la philosophie de la religion ni par ceux qui s’y opposent mais ce que doit savoir l’intellectuel c’est que personne d’autre que Dieu n’a le droit de juger de la mécréance de quelqu’un. A ce propos le Cheikh Ibn Taymiya avait déclaré que : « Personne n’a le droit de -dir-e qu’un musulman n’en est pas un. »
Le penseur égyptien Nasser Abou Zayd est (Nasser Abou Zayd), il ne me représente pas et je ne le représente pas. Je ne tiens pas à lui ressembler sinon je serais comme lui. Je n’ai aucune relation avec sa manière de penser ni avec son comportement, ni même avec ses livres : matière à polémique surtout ces deux- là : Sens du texte, étude dans les sciences du Coran et Penser au temps de la mécréance. Je n’adhère pas à son accusation du Coran qui avance que ce dernier n’est qu’un texte langagier et un produit culturel pour plusieurs raisons dont la plus importante est que je ne suis pas athée et que je suis contre les athées du genre de Salman Rochdi et autres … Comment puis-je m’attendre à être tué alors que je tiens à ma chère identité et que je ne m’aligne aucunement sur les autres philosophies qui nuisent à la religion et au patrimoine ?
J’écris des poèmes qui représentent ma philosophie en tant que poète qui écrit ce qu’il voit, ce qu’il ressent et il a sa langue qui, je ne pense pas douterais du sacré ou se rebellerais sur lui. Toutefois, j’utilise des signes sacrés ressemblant ou métaphorisant ce que je glorifie de la création de Dieu tels que la femme, la patrie, la terre et je critique (raille) tout ce qui la profane d’injuste, d’intrus, de colonisateur et toute personne agissant dans le but de me spolier ma liberté et la liberté de mon peuple.
Vous n’êtes pas sans savoir, monsieur, ce qui a été dit sur les dangers de la religion politique négative (hostile) à travers l’Histoire et on la décrit maintenant comme étant une pensée dangereuse, pire que les croisades et les conquêtes contre l’Islam. On utilise la religion dans le monde Arabe comme une banderole dans un but politique loin de la religion (si ce n’est en apparence). Ils ont dit que ses dangers (ceux de la religion), sont internes et non déclarés, cela résume le démantèlement de l’intérieur donnant un coup fatal à la culture nationale et arabe .
Cependant, je suis sûr que le projet culturel américain qui nous est adressé sous la théorie de « l’invasion » et la frappe sur les bases de notre grande culture authentique pour la déchirer et l’exterminer n’est qu’un exemple vivant de ce qu’endurent notre culture et notre identité. Je pense que la pensée de N.Abou Zayd va dans ce sens en ce qu’il comporte énormément de doutes et en même temps le principe de déchirement de cette culture unifiée vient du fait d’encourager des cas d’opposition et de rivalité entre les partis opposés. Certains partis de religion politique viennent en tête. Je suppose que l’image est devenue totalement claire maintenant.
Question 21
A.A. : -Est-ce que l’étape que traverse la région arabe n’est plus l’étape de Faïz Alhaddad ? surtout avec la montée des courants religieux extrémistes du genre de la Jamaâte Salafia (les Salafistes), les Frères musulmans et la Jamaâ Islamia ?
Est-ce que la poésie de Faïz Alhaddad connaîtra un recul (éclipse) et un anéantissement avec les débuts de cette étape ?
Comment profiter de cette marée démocratique libre pour instaurer des ponts de communication entre le poète et son lecteur ?
Réponse 21
F.A. : - J’aimerais être franc avec vous pour lever toute équivoque et pour vous en tant qu’intellectuel et pour le lecteur en tant que récepteur aussi.
D’abord, je suis laïc mais je respecte tout ce qui est sacré (toutes les choses sacrées) et à leur tête l’Homme , « l’ombre » de Dieu sur terre. A chacun ses croyances et tous les droits à l’expression. Toutefois, je suis pour la « différence » au sens de « débat » avec l’autre même si le point de vue de l’autre semblerait absurde avec tout ce qu’il comporte de différent concernant les mesures démocratiques des facteurs dynamisants de la vie. Ne sommes-nous pas la nation de la différence et du débat, la nation de « Iqraë »( traduction : lis) ? Or, nous avons été confrontés aux pouvoirs jurisprudentiels arabes dans l’intérêt des dictatures et des partis au pouvoir ce qui a profité à ceux qui ont adopté le projet de gouvernement politique et qui le défendent encore. Je ne dis absolument pas que c’est mon étape. Je ne crois pas aux étapes ni au « générationisme », même pas en poésie et je n’ai pas la moindre relation avec la politique et les politiciens. Contrairement à ce que vous voyez, nous sommes à l’ère des Révolutions populaires dans la majorité de nos pays arabes et il devrait en découler des régimes démocratiques tels qu’on a voulu en faire pour et par ces peuples.
La démocratie s’intéresserait-elle à la politique d’exclusion pour qu’il en soit ainsi de mon étape ?
Si c’est l’exclusion que revendiquent ces révolutions ce ne sont donc pas des révolutions démocratiques et je n’aimerais pas qu’elles me représentent ni maintenant, ni dans l’avenir parce qu’elles vont engendrer un autre régime prématuré qui se transformera vite en un régime unique, exclusif et absolu.
La poésie, monsieur, restera en tous temps et le poète restera la voix de la situation des vastes masses. Est-ce que la poésie d’Al Moutanabi est morte ? Et la prose d’Abou Hayane Attawhidi ? Est-ce que le public aurait effacé de sa mémoire le grand poète Ahmed Fouad Najm ou Adonis ? La poésie, telle le temps continuera le cour de son développement et ce ne sont pas les étapes politiques, qu’elles soient de courts incidents ni nouvelles salafistes qui entraveraient son parcours. La poésie est née avec la naissance de la vie l’exprimant exclusivement ou à travers ce qui a été en sa langue tels que la philosophie et l’épopée. La poésie est mère des sciences, des lettres et des connaissances.
Celui qui voit en le poète un danger exceptionnel menaçant son projet et son statut de futur politicien adopte les banderoles d’incrimination et ainsi, absout, punit et spolie les droits religieux, humanitaires, culturels du citoyen à l’expression, devrait bien lire l’Histoire même si -nous ne lisons pas l’Histoire- dans une vision clairvoyante qui dévoilerait les choses comme il devrait justifier et analyser le destin de ceux qui ont œuvré à étouffer les libertés culturelles : les dictateurs quasi éternels dans le règne et l’héritage ? Les faits sont là, l’image est claire et n’a besoin que d’être prise… Le fait de tuer un poète ou d’étouffer la voix d’un homme de lettres ou d’un intellectuel ne veut pas -dir-e la mort de l’homme (au sens de la vie). Dieu en créera mille autres après lui.
Les arabes et les musulmans sont deux nations de poésie et parmi les sciences d’ici-bas le déchiffrage et de là les sciences et les lettres. Ce qui nous a mené à l’état de sous développement où nous sommes , de séparation et de perte tels des queues annexées à l’Occident c’est parce que nous avons abandonné notre identité et avons adopté la culture de la séparation et de l’exile l’exemple vivant : les guerres tribales et ce qui s’en suivit (ce n’est qu’un exemple et la liste et longue).
Sur cette base, je déclare que le politicien doit se souvenir (savoir) qu’en violant la liberté de l’artiste (créateur) il touche à la liberté de l’homme dans son essence en ce que le poète libre contrairement au politicien est plus sincère quand il parle de sa liberté et de celle de son grand public … la poésie est la condition humaine dans l’expression de la liberté.
Pensez-vous après tout cela qu’il manquerait un anneau (élément) dans la relation du poète avec son grand public que représenterait un gouvernant ou un homme de religion ?
Question 22 :
Il y’a une petite distance entre le poète Faïz Alhaddad et le prix Nobel de littérature … la cause est dans ta rébellion sur tout ce qui est sacré et tous ceux qui ont eu ce prix allaient dans la même voie. C’est ce qu’on dit de vous en Egypte. Qu’ en pensez-vous ? Et comment expliquez-vous cet octroi à ceux qui pensent ainsi ? Ne pensez-vous pas -comme moi- que l’affaire n’est pas une pure coïncidence ?
Réponse 22 :
Ma réponse à cette question ne sera pas longue parce que je ne suis pas concerné par son véritable essence. Je la trouve liée et annexée à ses causes et elle est elle-même la cause d’autres questions passées relatives aux croyances et à la politique de « se faire remarquer » avec laquelle je n’ai aucune relation.
Mon ami, celui qui vous a dit Faïz (le poète, futur prix Nobel) a des hallucinations. Toute mon aspiration tend à faire connaître mon projet dans la « différence » et je ne rêve pas du prix Nobel, ni même d’obtenir (un rouble russe) parce que je suis encore en début de chemin malgré que je sois quinquagénaire.
Vous connaissez, sans doute, mieux que moi les conditions pour l’obtention de ce prix. Tout le monde sait que le prix Nobel s’octroie en fonction de la politique et de la position qu’on a vis-à-vis d’Israël plus que par la créativité. C’est pour cela que, selon mes convictions, ce prix ne se donne que sur des bases et des considérations multiples : historiques, religieuses et même identitaires et sanguines. Donc, il n’y a jamais de hasard à l’avoir.
Question 23
L’esprit Occidental ne connait pas grand chose de nos pensées ni de nos créativités sinon des aventures, des histoires, les contes des mille et une nuits, le sexe répandu dans nos écrits et un peu des idées de nos vrais penseurs. Quelle en est la raison malgré le rapprochement des distances (entre tous) ces dernières années ? Est-ce que la pensée occidentale tient à s’éloigner de nous ? S’il en est ainsi quelle serait ta panacée pour réduire rapidement toutes ces distances ?
Réponse 23
Je ne pense pas qu’il y aurait un rapprochement entre l’Orient et l’Occident au niveau de la pensée et de la civilisation au sens d’une égalité et d’une expérience si ce n’est dans l’intérêt de l’Occident et des Etats-Unis. L’arrogance de la force dans toutes ses problématiques aura toujours le dernier mot (le droit de décision). Ce siècle est le siècle américain basé sur la philosophie de la force. C’est la justice de « Might is Right » (en anglais dans le texte), c’est ce qui résume l’emprise de la force dans la militarisation des religions et de la culture aussi. Son but est d’éradiquer l’identité et de diffamer avec l’aide d’Israël et tous les gouvernants arabes collaborateurs. Les premiers responsables de cette faute dans cette relation inégale sont ceux qu’on appelle les « luminés » porteurs de l’emblème du siècle des lumières et leurs traducteurs envenimés qu’ils nous ont amenés (ils traduisent d’eux et ne leur traduisent pas nos textes) parce que ce qu’on appelle le orientalistes sont en réalité des espions d’organisations connues. Alors, ils nous ont rapporté ce qu’ils ont voulu et n’ont pris de nous que ce qui s’oppose à nous au niveau de la pensée et de la conviction. Le romancier Palestinien Hassan Hamid a écrit à ce propos dans son ouvrage Les lieux mauves dans le roman mondial dans lequel il dénonce l’importation de la pensée occidentale dévastatrice et les intentions sionistes dans l’établissement d’un état pour les juifs !! Et là, il faut se demander qui parmi le peuple était capable d’étudier en occident et en Europe ? Et s’ils auraient accepté l’étudiant parvenu, refusant l’existence colonialiste à Baghdad ou au Caire en tant que deux citées lumineuses dans l’Histoire arabo-musulmane ?
L’esprit occidental est pragmatique, intéressé, démagogique, traitre et même dans la théorie de la religion politique il est chrétien chauviniste (raciste). Il nous veut histoire révolue, ni présente ni future. Dans une lecture rapide nous le comprendrons à travers la relation de l’église occidentale raciste méprisant l’église arabe qu’elle veut toujours asservie et humiliée depuis les Byzantins jusqu’à présent -;- alors que Jesus Christ est oriental, je ne dis pas arabe et qu’il est né en Palestine. Le Christianisme s’est répandu à partir de la terre arabe : à travers terre, par la Palestine et à travers mer, par l’Alexandrie antique. Et ils ne respectent pas cela … Pensez-vous qu’ils respecteront notre travail littéraire et culturel prochain alors qu’ils ne respectent pas la terre qui a vu naître le Messie qui leur a annoncé la bonne nouvelle ?
D’ailleurs, ils ne préparent des références à leur religion qu’à travers des formes chimico-politique.
Cette question a une relation étroite avec ce qu’on appelle le « dialogue » des civilisations invisible (latent) et le choc des civilisations visible (apparent) entre le Christianisme et l’Islam et entre l’Islam et le nouveau Christianisme. L’esprit occidental, sous le parapluie de deux cultures colonisatrices : l’anglo-saxonne et la francophone et ce qui en a découlé, ne respecte pas, à mon sens, les arabes ni les musulmans. Les occidentaux ne nous veulent qu’analphabètes et ignorants comme s’ils ne voulaient nous savoir qu’aveugles ou subalternes non égaux à eux. Vous pouvez trouver (vérifier) ces faits dans l’Histoire de la colonisation ancienne et moderne ainsi que dans sa pensée et ses courants critiques, dans les écoles de pensées et de critique américaines nouvelles des exemples et des témoignages. Ce qui est vrai pour ceux-là l’est également pour la pensée sioniste avec l’existence d’Israël en tant mauvais fort pour combattre la pensée arabo-musulmane.
Je ne pense pas qu’il puisse exister une panacée pour réduire les distances entre nous parce que ce sont eux qui ont instauré ces distances afin qu’il n’y ait pas de rencontre. Celui qui parle d’insémination de dialogue de civilisations n’est qu’un menteur car il y’a une lutte (conflit) de nations et de civilisations dans le but de gouverner, s’approprier l’argent et imposer leur point de vue. Je reviens aux écrits de Samuel P. Huntington juif américain et le panorama du conflit des civilisations ainsi que l’ouvrage de l’américain Alvin Toffler Les cartes géographiques du futur . A consulter ces deux ouvrages, on n’y trouve que haine aveugle pour nous et pour notre Histoire. Voilà pourquoi, très modestement, je n’ai aucun respect pour l’Occident ni pour sa culture et je ne respecte pas ceux qui accusent le poème en prose en langue arabe de n’être qu’une occidentalisation et une aliénation.
Nous avons notre patrimoine littéraire qui prouve que nous avons précédé l’Occident dans la modernisation littéraire de dizaines d’années (se conférer aux ouvrages des pères de la modernité arabe : Al Jahid, Al Hallaj et Abou Hayane Attawhidi) du critique Syrien Mohydine Alladikani.
Question 24
A propos de ces distances entre l’Orient et l’Occident, la révolution technologique tente de les rapprocher mais les distances idéologiques restent bien éloignées surtout qu’il y’a des interventions -dir-ectes et in-dir-ectes de la part de nombreux pays occidentaux dans les affaires arabo-musulmanes qui fait appréhender tout rapprochement.
Pensez-vous que cela puisse créer un nouveau recul (séparation) entre l’Orient et l’Occident ? pour appliquer la célèbre maxime de l’un de leur penseurs qui a dit : « L’Orient est Orient et l’Occident Occident et ils ne se rencontreront pas. »
Réponse 24
En réponse à la 6ème question, j‘ai déclaré que le conflit des civilisations résumait la supériorité de l’Occident et son regard minimisant (méprisant) à notre égard. La question technique et technologique a une relation -dir-ecte avec les buts politiques. La majorité des idéologies œuvre à concentrer le sous-développement et à lutter contre tout développement scientifique ou industriel pas seulement en ce qui concerne les arabes mais tous les pays sous-développés selon l’entendement des intérêts réciproques au pouvoir.
Adonis,(visionnaire de la modernité arabe) n’a-t-il pas déclaré que : « la nation arabe est une noria ( roue persane) incapable ». En d’autres termes : l’Occident scientifique, producteur et l’Orient sous-développé, consommateur. Comment dialoguer avec l’Occident en tant qu’égal qualifié alors que nous n’avons rien pour ?
Le temps des Arabes est révolu à mon sens et l’Histoire les a quitté après la découverte de la poudre de la chute de Grenade, dernière base arabe de la main des deux chefs (Fernando et Isabelle). Grenade c’était livrée, sans bain de sang, par ses derniers lâches gouvernants (abdallah Assaghir). C’est alors que les arabes en furent chassés de la pire des manières pour qu’ensuite prennent cours des campagnes d’inspections et de glorification : c’était la chasse aux sorcières contre les arabo-musulmans. Depuis cette date-là, c’est le fusil occidental contre l’épée arabe. On a alors tranché le conflit stratégique au profit de l’Occident scientifique et technologiquement de manière définitive après la révolution industrielle… le discours du débat « dialogue » devrait être équitable : le puissant ne respecte que le puissant. Je vous cite un exemple concret la suffisance (l’arrogance) américaine dans le mépris de la pensée occidentale dans sa nouvelle robe.
Souvenons-nous de la visite de G.W.Bush au Pape, après l’avoir gratifié de la plus haute médaille américaine (après l’invasion de l’Irak). Bush avait dit au Pape qu’il allait élever la croix sur toutes les terres musulmanes. Et quelle était la réponse du Pape ? –« Que Dieu bénisse l’Amérique ». Quel dialogue et quel rapprochement avons-nous avec l’Occident ? Mon Dieu, c’est le dialogue du faible, du perdant.
QUESTION 25
Les écrivains de l’exil (immigration) sont toujours tenus responsables du rapprochement des civilisations et des cultures. Quel est donc le rôle joué par Faïz Alhaddad en cela surtout en ce qui est de la nouvelle carte géographique du monde ?
Etes-vous satisfait du rôle que vous avez joué lors de cette dernière étape ?
Nourrissez-vous des rêves pour un rôle plus efficace à ce propos ?
Réponse 25
Cette question pourrait être posée aux écrivains de l’exil parce que je n’en fais pas partie et que je continue à vivre en Irak et c’est à partir de cet enfer que j’écris.
J’aimerais vous demander, à mon tour, qu’ont apporté ces écrivains (de l’exil) au niveau du rapprochement intellectuel, culturel et littéraire entre les arabes et l’occident, malgré la valeur la valeur (qualité) de ce qu’ils ont écrit et crée ? Et que pouvaient-ils faire pour changer l’aspect de cette carte géographique, alors qu’ils ont fui, en tant que réfugiés, l’enfer du sous-développement pour l’Europe et les deux Amérique. Les écrivains de l’exil sont en majorité des poètes et intellectuels issus des pays du Cham (Syrie-Irak-Liban). Ils ont décidé de s’exiler pour fuir l’oppression Othomane entre 1870 et 1900. Le plus célèbre serait le libanais Jabrane Khalil Jabrane qui est parti en 1895 avec sa mère et ses frères, mort en 1931. Qu’a apporté la ligue des écrivains qu’il a fondée avec ses camarades en Amérique ? Ceci n’atténue en rien ses grands efforts qui ont préludé au poème en prose et à la poésie moderne après sa visite en Egypte, en Palestine et en Syrie. Cependant, son projet était individuel, il lui a édifié un nom, une histoire et une réalisation de ce qu’il a écrit. Son chef-d’œuvre Le Prophète, en 1923 a été traduit en plusieurs langues. J’en citerai aussi Ilia Abou Madi , Mickaël Nouâïma ainsi que Nassib Arrida et Niâma Allah Al Haj …
QUESTION 26
Le courant poétique qu’essaie d’instaurer Faïz Alhaddad nous pousse à nous questionner vivement : où est le théâtre en vers qui exprime les problèmes de la nation, les problèmes de l’homme actuel surtout que le lecteur ordinaire a lu des textes poétiques modernes tels Ibn Zaidoun et Du sang sur le voile de la Kaâba du poète égyptien Farouk Jouida. Ce même lecteur a déjà lu, avec plaisir, des pièces de théâtre semblables de Najib Sourour vu que la pièce représentait le réel vécu d’une manière qualitative. J’imagine que le courant littéraire que vous essayez d’instaurer pourrait être le projet que nous souhaitons (convoitons) ?
Réponse 26
Ce que vous avez dit du théâtre en vers et son rôle fort important est certes vrai en ce que l’art de la poésie dramatique est très révélateur et expressif. Or, je considère que le père de cet art est le Prince des poètes feu Ahmed Chaouki et de lui découleront tous les autres noms. Il a écrit les pièces de théâtre suivantes :
- La mort de Cléôpatre
- Le fou de Leïla
- Kambiz
- Ali Beck, le grand
- La princesse de l’Andalousie
- Antar
- Madame Houda
- L’avare
- La loi de la jungle
Je pense que l’absence du théâtre actif dans l’évocation de nos problèmes en général avait pour cause la prolifération des films dont le théâtre en vers qui mèle le théâtre et la poésie.
Le théâtre restera le père des arts et la poésie la mère des Lettres au niveau de l’art et de la beauté.
Je souhaiterais qu’un jour le public s’intéressera davantage à l’importance du théâtre en vers pour qu’il puisse occuper le rang qui lui est dû.
Concernant la remarque à propos de mon style poétique et ce que vous avez appelé « le courant poétique », beaucoup de critiques m’ont assuré que ma poésie est très proche du théâtre, c’est-à--dir-e que certains de mes poèmes représentent une situation théâtrale et une narration s’apprêtant aisément à ce domaine.
Question 27
Avec le commencement des révolutions du -print-emps arabe, les peuples arabes ont trouvé que leur unique support se-limit-ait à quelques politiciens analystes avec une absence de l’intellectuel arabe pour exprimer le sentiment et la volonté des peuples arabes à se libérer.
Comment justifiez-vous votre absence et celle de tous les autres intellectuels et poètes arabes ? Et pour quelle raison ces peuples ont-ils eu ce sentiment (d’être abandonné par les intellectuels) malgré que ces derniers étaient toujours à la tête des révolutions ?
Pourquoi ce recul à votre avis ? Comment pourriez-vous le réactiver ?
Réponse 27
Nous devrions d’abord nous accorder, lexicalement, sur le concept de Révolution vu que le mot désigne l’état de sortir de l’état actuel et de le changer radicalement. Ce terme pourrait mener à des contre-sens quand le concept de révolution se confond avec celui d’anarchie ou ce que les américains désignent par « l’anarchie morale » qui prend souvent le sens de destruction et de manque de sécurité. Souvent, on confond le concept de coup d’Etat militaire avec celui de révolution ce qui altère cette dernière comme il est courant dans notre monde arabe ainsi que dans quelques pays sous-développés.
Le monde a connu bon nombre de ces révolutions dans l’Histoire dont :
-1689 -;- la révolution anglaise.
-1763 -;- la révolution américaine.
-1789 -;- la révolution française.
-1917 -;- la révolution d’octobre.
-1954 -;- la révolution algérienne.
Les révolutions qui ont eu lieu dans notre monde arabe étaient-elles de véritables révolutions pour lui donner le sens de Révolutions du -print-emps arabe ? Pour ma part, ce sont des révolutions de la colère arabe et en cela, elles sont plus proches des révolutions populaires et il n’y a pas de -print-emps en vue.
L’Egypte, par exemple, a connu quatre révolutions selon Ahmed Saâfane :
-1882 la révolution d’Ahmed Orabi (et c’était une révolution militaire)
-1919 -;- révolution populaire
-23 juillet 1952 -;- révolution militaire
-25 janvier 2011 -;- révolution populaire
Selon ma conviction, ces révolutions ont pris une voie métamorphosante d’un côté radical et de l’autre formel.
Ce que nous vivons actuellement, je souhaite que vienne des révolutions du -print-emps arabe dans nos pays arabes portant leur fruit, quoique je ne suis pas très optimiste. Ce rêve a été traqué par une chasse militaire qui a pris le pouvoir où le concept de l’anarchie morale a été répandu comme c’est le cas de la Lybie pour mettre fin au gouvernement de Kadafi par une aide étrangère.
Au lieu de détrôner les dictatures et instaurer une constitution nouvelle garantissant les droits des citoyens et les libertés générales et individuelles, cette révolution a été réduite et orientée dans des buts précis. Elle présentera de nouveaux visages et peut-être même une opération qui ne diffèrerait pas des vieux visages si ce n’est par le vêtement et l’aspect mais le fond restera le même. Les révolutionnaires affamés n’atteindront leurs revendications aux droits qu’en hallucinations du rêve et même pas en rêve.
Concernant l’absence de l’intellectuel arabe à encourager ces révolutions, il existe plusieurs raisons dont la plus importante est son exclusion par le politicien et la marginalisation du rôle de l’intellectuel dans le monde arabe -;- surtout que ce dernier est conscient de la déviation de ces révolutions de leur but réel et c’est exactement ce qui c’est passé.
Comment actualiser le rôle de l’intellectuel arabe dans la révolution. Cela se résume dans le fait de rendre la considération due à la culture et son rôle de meneur dans la société sous l’égide de l’intellectuel (c’est l’intellectuel qui doit guider le politicien et non l’inverse). Ce que nous ne verrons pas dans les prochains délais.
Question 28
Enfin, quel rêve nourrissez-vous pour la poésie de Faïz Alhaddad ?
Réponse 28
Je souhaite n’être que Faïz Alhaddad le bédouin, arabe, poète et que je puisse me réaliser en étreignant le cœur du lecteur arabe avec tout mon amour et mon appartenance en communiquant avec lui à travers la littérature actuelle et sereine.
Là, je tiens à remercier infiniment, à considérer et à féliciter le grand écrivain et homme de lettres Ahmad Abdelhadi pour son parcours admirable dans la voie d’une littérature ciblée (engagée) .
Traduction de Nawal Alem
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http://alnoor.se/article.asp?id=134289
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lnoor
Revue numérique

3ème épisode dans lequel le poète Faïz Alhaddad répond aux questions d’Ahmad Abdelhadi homme de lettres arabe, président (secrétaire général) du parti « Jeunesse d’Egypte » candidat, du même parti, aux présidentielles et rédacteur en chef du journal Jeunesse d’Egypte .

Inâm Alhachimi – Etats Unis : D’abord je souhaite la bienvenue à l’homme de lettres et politicien égyptien le Professeur Ahmad Abdelhadi qui va participer avec nous à cet épisode du « Débat de l’élite » . Nous l’en remercions.
(…)
C’est lui qui va interviewer le grand poète Irakien Faïz Alhaddad.

Faïz Alhaddad : - Bienvenue au Professeur et grand homme de lettres Egyptien Ahmad Abdelhadi qui n’a pas besoin d’être présenté. Mes salutations à l’authentique peuple égyptien et à toute l’Egypte. Je vous remercie infiniment pour votre participation au « Débat de l’élite ».

Le Débat
Question 18
Ahmad Abdelhadi : - Il y’ a une tentative de rébellion sur les lignes droites dans les écrits et les poèmes de Faïz Alhaddad dont une brisure du sacré et des croyances. Nous aurions seulement aimé que vous nous informiez des effets conséquents à cet état ?
Qu’en est-il de votre relation avec nos sociétés arabo-musulmanes pour cette même raison ?
Cette situation a-t-elle eu des retombées particulières sur (le cadre de) votre relation au lecteur arabe ?

Réponse 18
Faïz Alhaddad : - Bienvenue à l’écrivain et homme de lettres arabe, le militant Ahmad Abdelhadi et très content de vous et de votre participation au « Débat de l’élite ».
Avant d’entamer le débat, je souhaiterais que le souci (l’intérêt) ne soit pas de s’arrêter sur ce qui fait la différence de nos appartenances et qui pourrait être mal interprété car certaines de vos questions suggèrent cela d’une manière ou d’une autre.
Votre première question est un prélude. Si vous entendez par « tentative de rébellion » sur les lignes droites et la tradition (la routine) dans la poésie le fait de ne plus respecter les règles de la métrique ni la structure du poème classique ni la langue archaïque -;- c’est affirmatif. C’est pour cette raison que la poésie libre m’a accueilli et m’a insufflé la vie.
Toutefois, les choses sacrées et les croyances sont des choses que je considère comme majestueuses qu’elles soient célestes ou terrestres. Ma foi est monothéiste, je crois en Allah, ses prophètes et ses livres sacrés. Cependant, je suis un croyant qui voit l’existence de la justice, ce que Dieu a envoyé et je ne me -dir-ige que vers lui. Je resterai l’enfant de ma société arabe dont je suis partie intégrante et jamais je ne cèderai à mon identité sacrée comme d’autres et mes prédécesseurs ont fait. Voilà pourquoi ma relation au lecteur arabe est fusionnelle (celle de l’âme au corps) et il n’en découlera aucune conséquence négative qui rompra ce lien, bien au contraire ma relation avec lui (le lecteur) se consolide d’une manière spontanée et ascendante.

Question 19
Ahmad Abdelhadi : - Ta rébellion sur le sacré et sur les croyances du lecteur, est-ce là une manière d’attirer l’attention ou est-ce une manière de faire parvenir le message du fait que tout peut être remis à la réflexion et qu’il n’ y a rien d’autre de sacré ?

Réponse 19
Faïz Alhaddad : - J’ai dit que je ne me rebellais pas sur les croyances ni même sur le sacré, bien au contraire, j’y adhère totalement et en aucun cas je n’aurai agi ainsi dans le but d’attirer l’attention de qui que ce soit. Or, le poète a une mission et la poésie est une mission dont le but est que la foi clairvoyante soit notre argument (alibi) dans l’analyse, la compréhension des choses sans pour autant douter de l’unicité de Dieu « Allah » -;- ce qu’il a apporté de valeurs sacrées, sans obéissance machinale aux philosophies politico-religieuses, sans aliénation séparatiste vile (haïssable) à aucun courant ni tribal ni ethnique. L’homme est né libre n’étant asservi qu’à son créateur. C’est cela qui est cité dans tous les textes monothéistes sacrés ainsi que dans les livres instaurés des autres religions, peuples et ethnies tels que les bouddhistes, les hindouistes et autres. Aussi, si j’exprime ma différence envers les fausses apparences, je serais rebelle à la foi ? Et puis, qui a dit qu’ « il n’y avait pas de chose sacrée » Dieu m’en préserve ? Celui qui n’a pas de patrimoine (trésor) sacré n’a rien, pas même dans son appartenance familiale ou sociale.
La foi saine, mon ami, c’est la culture et le comportement, non pas une prétention, une déclaration. La foi est éducation, volonté (base) et travail. Elle est à la base de la formation de l’artiste, de sa pensée, de sa vision (son cœur) avant même sa vue pour voir la beauté et lui donner forme par l’écriture et qu’il mène une idée à l’avantage de cette beauté. Allah est beau et il aime la beau. C’est lui qui a crée tout ce qui est beau dans son ciel et sur sa terre, c’est pour cela que l’homme est le plus « digne » et le plus « beau » de toute la création. Il a mis à sa disposition tous les moyens du savoir et le fait de les demander est une voie vers le paradis promis.
N’a-t-on pas dit que « dans la poésie il y’a une sagesse ». A mon sens, la poésie serait un témoin terrestre (sacré) de la bonté et de la beauté des actions dont Dieu nous a dotés à savoir : la femme et l’amour ?

Question 20
A.A. : - Le penseur Egyptien Nasser Hamad Abou Zayd a été assassiné pour avoir provoqué une série de crises à la conscience égyptienne et aussi à cause de sa rébellion sur tout ce qui est sacré.
A quand le tour de Faïz Alhaddad avec sa poésie rebelle ?

Réponse 20
F.A. : - J’ai compris votre question, loin de toute problématique de mécréance et de tout ce qui s’y rapporte. Je ne suis pas concerné par la philosophie de la religion ni par ceux qui s’y opposent mais ce que doit savoir l’intellectuel c’est que personne d’autre que Dieu n’a le droit de juger de la mécréance de quelqu’un. A ce propos le Cheikh Ibn Taymiya avait déclaré que : « Personne n’a le droit de -dir-e qu’un musulman n’en est pas un. »
Le penseur égyptien Nasser Abou Zayd est (Nasser Abou Zayd), il ne me représente pas et je ne le représente pas. Je ne tiens pas à lui ressembler sinon je serais comme lui. Je n’ai aucune relation avec sa manière de penser ni avec son comportement, ni même avec ses livres : matière à polémique surtout ces deux- là : Sens du texte, étude dans les sciences du Coran et Penser au temps de la mécréance. Je n’adhère pas à son accusation du Coran qui avance que ce dernier n’est qu’un texte langagier et un produit culturel pour plusieurs raisons dont la plus importante est que je ne suis pas athée et que je suis contre les athées du genre de Salman Rochdi et autres … Comment puis-je m’attendre à être tué alors que je tiens à ma chère identité et que je ne m’aligne aucunement sur les autres philosophies qui nuisent à la religion et au patrimoine ?
J’écris des poèmes qui représentent ma philosophie en tant que poète qui écrit ce qu’il voit, ce qu’il ressent et il a sa langue qui, je ne pense pas douterais du sacré ou se rebellerais sur lui. Toutefois, j’utilise des signes sacrés ressemblant ou métaphorisant ce que je glorifie de la création de Dieu tels que la femme, la patrie, la terre et je critique (raille) tout ce qui la profane d’injuste, d’intrus, de colonisateur et toute personne agissant dans le but de me spolier ma liberté et la liberté de mon peuple.
Vous n’êtes pas sans savoir, monsieur, ce qui a été dit sur les dangers de la religion politique négative (hostile) à travers l’Histoire et on la décrit maintenant comme étant une pensée dangereuse, pire que les croisades et les conquêtes contre l’Islam. On utilise la religion dans le monde Arabe comme une banderole dans un but politique loin de la religion (si ce n’est en apparence). Ils ont dit que ses dangers (ceux de la religion), sont internes et non déclarés, cela résume le démantèlement de l’intérieur donnant un coup fatal à la culture nationale et arabe .
Cependant, je suis sûr que le projet culturel américain qui nous est adressé sous la théorie de « l’invasion » et la frappe sur les bases de notre grande culture authentique pour la déchirer et l’exterminer n’est qu’un exemple vivant de ce qu’endurent notre culture et notre identité. Je pense que la pensée de N.Abou Zayd va dans ce sens en ce qu’il comporte énormément de doutes et en même temps le principe de déchirement de cette culture unifiée vient du fait d’encourager des cas d’opposition et de rivalité entre les partis opposés. Certains partis de religion politique viennent en tête. Je suppose que l’image est devenue totalement claire maintenant.

Question 21
A.A. : -Est-ce que l’étape que traverse la région arabe n’est plus l’étape de Faïz Alhaddad ? surtout avec la montée des courants religieux extrémistes du genre de la Jamaâte Salafia (les Salafistes), les Frères musulmans et la Jamaâ Islamia ?
Est-ce que la poésie de Faïz Alhaddad connaîtra un recul (éclipse) et un anéantissement avec les débuts de cette étape ?
Comment profiter de cette marée démocratique libre pour instaurer des ponts de communication entre le poète et son lecteur ?

Réponse 21
F.A. : - J’aimerais être franc avec vous pour lever toute équivoque et pour vous en tant qu’intellectuel et pour le lecteur en tant que récepteur aussi.
D’abord, je suis laïc mais je respecte tout ce qui est sacré (toutes les choses sacrées) et à leur tête l’Homme , « l’ombre » de Dieu sur terre. A chacun ses croyances et tous les droits à l’expression. Toutefois, je suis pour la « différence » au sens de « débat » avec l’autre même si le point de vue de l’autre semblerait absurde avec tout ce qu’il comporte de différent concernant les mesures démocratiques des facteurs dynamisants de la vie. Ne sommes-nous pas la nation de la différence et du débat, la nation de « Iqraë »( traduction : lis) ? Or, nous avons été confrontés aux pouvoirs jurisprudentiels arabes dans l’intérêt des dictatures et des partis au pouvoir ce qui a profité à ceux qui ont adopté le projet de gouvernement politique et qui le défendent encore. Je ne dis absolument pas que c’est mon étape. Je ne crois pas aux étapes ni au « générationisme », même pas en poésie et je n’ai pas la moindre relation avec la politique et les politiciens. Contrairement à ce que vous voyez, nous sommes à l’ère des Révolutions populaires dans la majorité de nos pays arabes et il devrait en découler des régimes démocratiques tels qu’on a voulu en faire pour et par ces peuples.
La démocratie s’intéresserait-elle à la politique d’exclusion pour qu’il en soit ainsi de mon étape ?
Si c’est l’exclusion que revendiquent ces révolutions ce ne sont donc pas des révolutions démocratiques et je n’aimerais pas qu’elles me représentent ni maintenant, ni dans l’avenir parce qu’elles vont engendrer un autre régime prématuré qui se transformera vite en un régime unique, exclusif et absolu.
La poésie, monsieur, restera en tous temps et le poète restera la voix de la situation des vastes masses. Est-ce que la poésie d’Al Moutanabi est morte ? Et la prose d’Abou Hayane Attawhidi ? Est-ce que le public aurait effacé de sa mémoire le grand poète Ahmed Fouad Najm ou Adonis ? La poésie, telle le temps continuera le cour de son développement et ce ne sont pas les étapes politiques, qu’elles soient de courts incidents ni nouvelles salafistes qui entraveraient son parcours. La poésie est née avec la naissance de la vie l’exprimant exclusivement ou à travers ce qui a été en sa langue tels que la philosophie et l’épopée. La poésie est mère des sciences, des lettres et des connaissances.
Celui qui voit en le poète un danger exceptionnel menaçant son projet et son statut de futur politicien adopte les banderoles d’incrimination et ainsi, absout, punit et spolie les droits religieux, humanitaires, culturels du citoyen à l’expression, devrait bien lire l’Histoire même si -nous ne lisons pas l’Histoire- dans une vision clairvoyante qui dévoilerait les choses comme il devrait justifier et analyser le destin de ceux qui ont œuvré à étouffer les libertés culturelles : les dictateurs quasi éternels dans le règne et l’héritage ? Les faits sont là, l’image est claire et n’a besoin que d’être prise… Le fait de tuer un poète ou d’étouffer la voix d’un homme de lettres ou d’un intellectuel ne veut pas -dir-e la mort de l’homme (au sens de la vie). Dieu en créera mille autres après lui.
Les arabes et les musulmans sont deux nations de poésie et parmi les sciences d’ici-bas le déchiffrage et de là les sciences et les lettres. Ce qui nous a mené à l’état de sous développement où nous sommes , de séparation et de perte tels des queues annexées à l’Occident c’est parce que nous avons abandonné notre identité et avons adopté la culture de la séparation et de l’exile l’exemple vivant : les guerres tribales et ce qui s’en suivit (ce n’est qu’un exemple et la liste et longue).
Sur cette base, je déclare que le politicien doit se souvenir (savoir) qu’en violant la liberté de l’artiste (créateur) il touche à la liberté de l’homme dans son essence en ce que le poète libre contrairement au politicien est plus sincère quand il parle de sa liberté et de celle de son grand public … la poésie est la condition humaine dans l’expression de la liberté.
Pensez-vous après tout cela qu’il manquerait un anneau (élément) dans la relation du poète avec son grand public que représenterait un gouvernant ou un homme de religion ?

Question 22 :
Il y’a une petite distance entre le poète Faïz Alhaddad et le prix Nobel de littérature … la cause est dans ta rébellion sur tout ce qui est sacré et tous ceux qui ont eu ce prix allaient dans la même voie. C’est ce qu’on dit de vous en Egypte. Qu’ en pensez-vous ? Et comment expliquez-vous cet octroi à ceux qui pensent ainsi ? Ne pensez-vous pas -comme moi- que l’affaire n’est pas une pure coïncidence ?

Réponse 22 :
Ma réponse à cette question ne sera pas longue parce que je ne suis pas concerné par son véritable essence. Je la trouve liée et annexée à ses causes et elle est elle-même la cause d’autres questions passées relatives aux croyances et à la politique de « se faire remarquer » avec laquelle je n’ai aucune relation.
Mon ami, celui qui vous a dit Faïz (le poète, futur prix Nobel) a des hallucinations. Toute mon aspiration tend à faire connaître mon projet dans la « différence » et je ne rêve pas du prix Nobel, ni même d’obtenir (un rouble russe) parce que je suis encore en début de chemin malgré que je sois quinquagénaire.
Vous connaissez, sans doute, mieux que moi les conditions pour l’obtention de ce prix. Tout le monde sait que le prix Nobel s’octroie en fonction de la politique et de la position qu’on a vis-à-vis d’Israël plus que par la créativité. C’est pour cela que, selon mes convictions, ce prix ne se donne que sur des bases et des considérations multiples : historiques, religieuses et même identitaires et sanguines. Donc, il n’y a jamais de hasard à l’avoir.

Question 23
L’esprit Occidental ne connait pas grand chose de nos pensées ni de nos créativités sinon des aventures, des histoires, les contes des mille et une nuits, le sexe répandu dans nos écrits et un peu des idées de nos vrais penseurs. Quelle en est la raison malgré le rapprochement des distances (entre tous) ces dernières années ? Est-ce que la pensée occidentale tient à s’éloigner de nous ? S’il en est ainsi quelle serait ta panacée pour réduire rapidement toutes ces distances ?

Réponse 23
Je ne pense pas qu’il y aurait un rapprochement entre l’Orient et l’Occident au niveau de la pensée et de la civilisation au sens d’une égalité et d’une expérience si ce n’est dans l’intérêt de l’Occident et des Etats-Unis. L’arrogance de la force dans toutes ses problématiques aura toujours le dernier mot (le droit de décision). Ce siècle est le siècle américain basé sur la philosophie de la force. C’est la justice de « Might is Right » (en anglais dans le texte), c’est ce qui résume l’emprise de la force dans la militarisation des religions et de la culture aussi. Son but est d’éradiquer l’identité et de diffamer avec l’aide d’Israël et tous les gouvernants arabes collaborateurs. Les premiers responsables de cette faute dans cette relation inégale sont ceux qu’on appelle les « luminés » porteurs de l’emblème du siècle des lumières et leurs traducteurs envenimés qu’ils nous ont amenés (ils traduisent d’eux et ne leur traduisent pas nos textes) parce que ce qu’on appelle le orientalistes sont en réalité des espions d’organisations connues. Alors, ils nous ont rapporté ce qu’ils ont voulu et n’ont pris de nous que ce qui s’oppose à nous au niveau de la pensée et de la conviction. Le romancier Palestinien Hassan Hamid a écrit à ce propos dans son ouvrage Les lieux mauves dans le roman mondial dans lequel il dénonce l’importation de la pensée occidentale dévastatrice et les intentions sionistes dans l’établissement d’un état pour les juifs !! Et là, il faut se demander qui parmi le peuple était capable d’étudier en occident et en Europe ? Et s’ils auraient accepté l’étudiant parvenu, refusant l’existence colonialiste à Baghdad ou au Caire en tant que deux citées lumineuses dans l’Histoire arabo-musulmane ?
L’esprit occidental est pragmatique, intéressé, démagogique, traitre et même dans la théorie de la religion politique il est chrétien chauviniste (raciste). Il nous veut histoire révolue, ni présente ni future. Dans une lecture rapide nous le comprendrons à travers la relation de l’église occidentale raciste méprisant l’église arabe qu’elle veut toujours asservie et humiliée depuis les Byzantins jusqu’à présent -;- alors que Jesus Christ est oriental, je ne dis pas arabe et qu’il est né en Palestine. Le Christianisme s’est répandu à partir de la terre arabe : à travers terre, par la Palestine et à travers mer, par l’Alexandrie antique. Et ils ne respectent pas cela … Pensez-vous qu’ils respecteront notre travail littéraire et culturel prochain alors qu’ils ne respectent pas la terre qui a vu naître le Messie qui leur a annoncé la bonne nouvelle ?
D’ailleurs, ils ne préparent des références à leur religion qu’à travers des formes chimico-politique.
Cette question a une relation étroite avec ce qu’on appelle le « dialogue » des civilisations invisible (latent) et le choc des civilisations visible (apparent) entre le Christianisme et l’Islam et entre l’Islam et le nouveau Christianisme. L’esprit occidental, sous le parapluie de deux cultures colonisatrices : l’anglo-saxonne et la francophone et ce qui en a découlé, ne respecte pas, à mon sens, les arabes ni les musulmans. Les occidentaux ne nous veulent qu’analphabètes et ignorants comme s’ils ne voulaient nous savoir qu’aveugles ou subalternes non égaux à eux. Vous pouvez trouver (vérifier) ces faits dans l’Histoire de la colonisation ancienne et moderne ainsi que dans sa pensée et ses courants critiques, dans les écoles de pensées et de critique américaines nouvelles des exemples et des témoignages. Ce qui est vrai pour ceux-là l’est également pour la pensée sioniste avec l’existence d’Israël en tant mauvais fort pour combattre la pensée arabo-musulmane.
Je ne pense pas qu’il puisse exister une panacée pour réduire les distances entre nous parce que ce sont eux qui ont instauré ces distances afin qu’il n’y ait pas de rencontre. Celui qui parle d’insémination de dialogue de civilisations n’est qu’un menteur car il y’a une lutte (conflit) de nations et de civilisations dans le but de gouverner, s’approprier l’argent et imposer leur point de vue. Je reviens aux écrits de Samuel P. Huntington juif américain et le panorama du conflit des civilisations ainsi que l’ouvrage de l’américain Alvin Toffler Les cartes géographiques du futur . A consulter ces deux ouvrages, on n’y trouve que haine aveugle pour nous et pour notre Histoire. Voilà pourquoi, très modestement, je n’ai aucun respect pour l’Occident ni pour sa culture et je ne respecte pas ceux qui accusent le poème en prose en langue arabe de n’être qu’une occidentalisation et une aliénation.
Nous avons notre patrimoine littéraire qui prouve que nous avons précédé l’Occident dans la modernisation littéraire de dizaines d’années (se conférer aux ouvrages des pères de la modernité arabe : Al Jahid, Al Hallaj et Abou Hayane Attawhidi) du critique Syrien Mohydine Alladikani.

Question 24
A propos de ces distances entre l’Orient et l’Occident, la révolution technologique tente de les rapprocher mais les distances idéologiques restent bien éloignées surtout qu’il y’a des interventions -dir-ectes et in-dir-ectes de la part de nombreux pays occidentaux dans les affaires arabo-musulmanes qui fait appréhender tout rapprochement.
Pensez-vous que cela puisse créer un nouveau recul (séparation) entre l’Orient et l’Occident ? pour appliquer la célèbre maxime de l’un de leur penseurs qui a dit : « L’Orient est Orient et l’Occident Occident et ils ne se rencontreront pas. »

Réponse 24
En réponse à la 6ème question, j‘ai déclaré que le conflit des civilisations résumait la supériorité de l’Occident et son regard minimisant (méprisant) à notre égard. La question technique et technologique a une relation -dir-ecte avec les buts politiques. La majorité des idéologies œuvre à concentrer le sous-développement et à lutter contre tout développement scientifique ou industriel pas seulement en ce qui concerne les arabes mais tous les pays sous-développés selon l’entendement des intérêts réciproques au pouvoir.
Adonis,(visionnaire de la modernité arabe) n’a-t-il pas déclaré que : « la nation arabe est une noria ( roue persane) incapable ». En d’autres termes : l’Occident scientifique, producteur et l’Orient sous-développé, consommateur. Comment dialoguer avec l’Occident en tant qu’égal qualifié alors que nous n’avons rien pour ?
Le temps des Arabes est révolu à mon sens et l’Histoire les a quitté après la découverte de la poudre de la chute de Grenade, dernière base arabe de la main des deux chefs (Fernando et Isabelle). Grenade c’était livrée, sans bain de sang, par ses derniers lâches gouvernants (abdallah Assaghir). C’est alors que les arabes en furent chassés de la pire des manières pour qu’ensuite prennent cours des campagnes d’inspections et de glorification : c’était la chasse aux sorcières contre les arabo-musulmans. Depuis cette date-là, c’est le fusil occidental contre l’épée arabe. On a alors tranché le conflit stratégique au profit de l’Occident scientifique et technologiquement de manière définitive après la révolution industrielle… le discours du débat « dialogue » devrait être équitable : le puissant ne respecte que le puissant. Je vous cite un exemple concret la suffisance (l’arrogance) américaine dans le mépris de la pensée occidentale dans sa nouvelle robe.
Souvenons-nous de la visite de G.W.Bush au Pape, après l’avoir gratifié de la plus haute médaille américaine (après l’invasion de l’Irak). Bush avait dit au Pape qu’il allait élever la croix sur toutes les terres musulmanes. Et quelle était la réponse du Pape ? –« Que Dieu bénisse l’Amérique ». Quel dialogue et quel rapprochement avons-nous avec l’Occident ? Mon Dieu, c’est le dialogue du faible, du perdant.

QUESTION 25
Les écrivains de l’exil (immigration) sont toujours tenus responsables du rapprochement des civilisations et des cultures. Quel est donc le rôle joué par Faïz Alhaddad en cela surtout en ce qui est de la nouvelle carte géographique du monde ?
Etes-vous satisfait du rôle que vous avez joué lors de cette dernière étape ?
Nourrissez-vous des rêves pour un rôle plus efficace à ce propos ?

Réponse 25
Cette question pourrait être posée aux écrivains de l’exil parce que je n’en fais pas partie et que je continue à vivre en Irak et c’est à partir de cet enfer que j’écris.
J’aimerais vous demander, à mon tour, qu’ont apporté ces écrivains (de l’exil) au niveau du rapprochement intellectuel, culturel et littéraire entre les arabes et l’occident, malgré la valeur la valeur (qualité) de ce qu’ils ont écrit et crée ? Et que pouvaient-ils faire pour changer l’aspect de cette carte géographique, alors qu’ils ont fui, en tant que réfugiés, l’enfer du sous-développement pour l’Europe et les deux Amérique. Les écrivains de l’exil sont en majorité des poètes et intellectuels issus des pays du Cham (Syrie-Irak-Liban). Ils ont décidé de s’exiler pour fuir l’oppression Othomane entre 1870 et 1900. Le plus célèbre serait le libanais Jabrane Khalil Jabrane qui est parti en 1895 avec sa mère et ses frères, mort en 1931. Qu’a apporté la ligue des écrivains qu’il a fondée avec ses camarades en Amérique ? Ceci n’atténue en rien ses grands efforts qui ont préludé au poème en prose et à la poésie moderne après sa visite en Egypte, en Palestine et en Syrie. Cependant, son projet était individuel, il lui a édifié un nom, une histoire et une réalisation de ce qu’il a écrit. Son chef-d’œuvre Le Prophète, en 1923 a été traduit en plusieurs langues. J’en citerai aussi Ilia Abou Madi , Mickaël Nouâïma ainsi que Nassib Arrida et Niâma Allah Al Haj …

QUESTION 26
Le courant poétique qu’essaie d’instaurer Faïz Alhaddad nous pousse à nous questionner vivement : où est le théâtre en vers qui exprime les problèmes de la nation, les problèmes de l’homme actuel surtout que le lecteur ordinaire a lu des textes poétiques modernes tels Ibn Zaidoun et Du sang sur le voile de la Kaâba du poète égyptien Farouk Jouida. Ce même lecteur a déjà lu, avec plaisir, des pièces de théâtre semblables de Najib Sourour vu que la pièce représentait le réel vécu d’une manière qualitative. J’imagine que le courant littéraire que vous essayez d’instaurer pourrait être le projet que nous souhaitons (convoitons) ?
Réponse 26
Ce que vous avez dit du théâtre en vers et son rôle fort important est certes vrai en ce que l’art de la poésie dramatique est très révélateur et expressif. Or, je considère que le père de cet art est le Prince des poètes feu Ahmed Chaouki et de lui découleront tous les autres noms. Il a écrit les pièces de théâtre suivantes :
- La mort de Cléôpatre
- Le fou de Leïla
- Kambiz
- Ali Beck, le grand
- La princesse de l’Andalousie
- Antar
- Madame Houda
- L’avare
- La loi de la jungle
Je pense que l’absence du théâtre actif dans l’évocation de nos problèmes en général avait pour cause la prolifération des films dont le théâtre en vers qui mèle le théâtre et la poésie.
Le théâtre restera le père des arts et la poésie la mère des Lettres au niveau de l’art et de la beauté.
Je souhaiterais qu’un jour le public s’intéressera davantage à l’importance du théâtre en vers pour qu’il puisse occuper le rang qui lui est dû.
Concernant la remarque à propos de mon style poétique et ce que vous avez appelé « le courant poétique », beaucoup de critiques m’ont assuré que ma poésie est très proche du théâtre, c’est-à--dir-e que certains de mes poèmes représentent une situation théâtrale et une narration s’apprêtant aisément à ce domaine.

Question 27
Avec le commencement des révolutions du -print-emps arabe, les peuples arabes ont trouvé que leur unique support se-limit-ait à quelques politiciens analystes avec une absence de l’intellectuel arabe pour exprimer le sentiment et la volonté des peuples arabes à se libérer.
Comment justifiez-vous votre absence et celle de tous les autres intellectuels et poètes arabes ? Et pour quelle raison ces peuples ont-ils eu ce sentiment (d’être abandonné par les intellectuels) malgré que ces derniers étaient toujours à la tête des révolutions ?
Pourquoi ce recul à votre avis ? Comment pourriez-vous le réactiver ?
Réponse 27
Nous devrions d’abord nous accorder, lexicalement, sur le concept de Révolution vu que le mot désigne l’état de sortir de l’état actuel et de le changer radicalement. Ce terme pourrait mener à des contre-sens quand le concept de révolution se confond avec celui d’anarchie ou ce que les américains désignent par « l’anarchie morale » qui prend souvent le sens de destruction et de manque de sécurité. Souvent, on confond le concept de coup d’Etat militaire avec celui de révolution ce qui altère cette dernière comme il est courant dans notre monde arabe ainsi que dans quelques pays sous-développés.
Le monde a connu bon nombre de ces révolutions dans l’Histoire dont :
-1689 -;- la révolution anglaise.
-1763 -;- la révolution américaine.
-1789 -;- la révolution française.
-1917 -;- la révolution d’octobre.
-1954 -;- la révolution algérienne.
Les révolutions qui ont eu lieu dans notre monde arabe étaient-elles de véritables révolutions pour lui donner le sens de Révolutions du -print-emps arabe ? Pour ma part, ce sont des révolutions de la colère arabe et en cela, elles sont plus proches des révolutions populaires et il n’y a pas de -print-emps en vue.
L’Egypte, par exemple, a connu quatre révolutions selon Ahmed Saâfane :
-1882 la révolution d’Ahmed Orabi (et c’était une révolution militaire)
-1919 -;- révolution populaire
-23 juillet 1952 -;- révolution militaire
-25 janvier 2011 -;- révolution populaire
Selon ma conviction, ces révolutions ont pris une voie métamorphosante d’un côté radical et de l’autre formel.
Ce que nous vivons actuellement, je souhaite que vienne des révolutions du -print-emps arabe dans nos pays arabes portant leur fruit, quoique je ne suis pas très optimiste. Ce rêve a été traqué par une chasse militaire qui a pris le pouvoir où le concept de l’anarchie morale a été répandu comme c’est le cas de la Lybie pour mettre fin au gouvernement de Kadafi par une aide étrangère.
Au lieu de détrôner les dictatures et instaurer une constitution nouvelle garantissant les droits des citoyens et les libertés générales et individuelles, cette révolution a été réduite et orientée dans des buts précis. Elle présentera de nouveaux visages et peut-être même une opération qui ne diffèrerait pas des vieux visages si ce n’est par le vêtement et l’aspect mais le fond restera le même. Les révolutionnaires affamés n’atteindront leurs revendications aux droits qu’en hallucinations du rêve et même pas en rêve.
Concernant l’absence de l’intellectuel arabe à encourager ces révolutions, il existe plusieurs raisons dont la plus importante est son exclusion par le politicien et la marginalisation du rôle de l’intellectuel dans le monde arabe -;- surtout que ce dernier est conscient de la déviation de ces révolutions de leur but réel et c’est exactement ce qui c’est passé.
Comment actualiser le rôle de l’intellectuel arabe dans la révolution. Cela se résume dans le fait de rendre la considération due à la culture et son rôle de meneur dans la société sous l’égide de l’intellectuel (c’est l’intellectuel qui doit guider le politicien et non l’inverse). Ce que nous ne verrons pas dans les prochains délais.

Question 28
Enfin, quel rêve nourrissez-vous pour la poésie de Faïz Alhaddad ?
Réponse 28
Je souhaite n’être que Faïz Alhaddad le bédouin, arabe, poète et que je puisse me réaliser en étreignant le cœur du lecteur arabe avec tout mon amour et mon appartenance en communiquant avec lui à travers la littérature actuelle et sereine.
Là, je tiens à remercier infiniment, à considérer et à féliciter le grand écrivain et homme de lettres Ahmad Abdelhadi pour son parcours admirable dans la voie d’une littérature ciblée (engagée) .

Traduction de Nawal Alemþ
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